Le tribunal provincial de Bioko a condamné ce mercredi 27 août 2025 l’ancien directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), Baltasar Ebang Engonga, plus connu sous le surnom de « Bello », à huit ans de prison ferme assortis d’une amende de 125,4 millions de francs CFA (environ 190 000 euros). L’information a été confirmée par Hilario Mitogo, directeur général de presse de la Cour suprême de justice de Malabo.
« Le tribunal provincial de Bioko condamne Baltazar Ebang Engonga à huit ans de prison ferme et une amende de 125,4 millions de francs CFA (environ 190 000 euros) », a indiqué Hilario Mitogo, directeur général de presse de la Cour suprême de justice de Malabo, dans une conversation WhatsApp avec les journalistes. Le haut fonctionnaire était jugé aux côtés de cinq autres responsables pour des faits de détournement de fonds publics. Selon la décision du tribunal, les montants en cause, allant de 5 à 125 millions de francs CFA, avaient été utilisés à des fins personnelles sous couvert de frais de voyages et de missions déjà financés par l’État.
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Cette affaire avait déjà suscité un vif émoi en novembre dernier, lorsqu’une série de sextapes impliquant Bello avait circulé sur les réseaux sociaux. Ces vidéos, tournées à des dates et lieux différents dont son propre bureau au ministère des Finances montraient le fonctionnaire avec plusieurs partenaires, parmi lesquelles figuraient des épouses de dignitaires locaux. Leur diffusion depuis la prison de Black Beach, où Bello se trouvait en détention préventive, avait provoqué un scandale retentissant au niveau national et international.
Face à l’ampleur du buzz et à la multiplication des partages en ligne, les autorités équato-guinéennes avaient même restreint l’accès à Internet afin de freiner la propagation des images compromettantes. Cette affaire, mêlant corruption et scandale sexuel, a profondément marqué l’opinion publique et embarrassé le régime.
Avec cette condamnation, la justice équato-guinéenne entend envoyer un signal fort contre les pratiques de détournement de fonds publics, même si de nombreux observateurs estiment que ce procès restera associé avant tout au retentissement des vidéos qui avaient éclipsé le volet judiciaire de l’affaire.
Lucien Kouaho (stagiaire)
Scandale des sextapes en Guinée-Équatoriale : Baltasar Engonga acquitté