Ce mercredi 6 novembre 2024 au Sofitel Hôtel Ivoire de Cocody s’est tenue le Forum National du Jeune Cacaoculteur et Chocolatier (FNJC) pour sa troisième édition, sous le thème “La contribution des jeunes pour une cacaoculture durable en Côte d’Ivoire : transformer les défis du règlement déforestation de l’Union Européenne (RDUE) en opportunités”. L’événement, organisé par l’Union Inter Régionale des Coopératives de Café-Cacao de Côte d’Ivoire (U. INTER.CC-CI), se tiendra les 19 et 20 novembre au Palais des congrès du Sofitel Hôtel Ivoire à Abidjan, puis à Divo pour une visite d’usine.
Le FNJC se veut une plateforme d’échanges, de réflexions et de formations pour la jeune génération de cacaoculteurs et chocolatiers ivoiriens, essentielle pour pérenniser la filière cacao, pilier de l’économie nationale. Le forum s’articule autour de panels animés par des experts, avec pour objectif de former des jeunes engagés dans la durabilité de cette filière clé.
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Le choix du thème cette année est stratégique, alors que l’Union Européenne (UE) a introduit le Règlement déforestation (RDUE), imposant des critères rigoureux pour l’importation du cacao. Ce règlement, prévu pour 2025 mais récemment reporté d’un an, vise à réduire l’impact de la déforestation mondiale en incitant les producteurs à adopter des pratiques agricoles respectueuses des forêts.
Le Commissaire Général du FNJC, Monsieur Alhassane Dia-Kité, explique : « Le RDUE ouvre des perspectives inédites pour les jeunes, en favorisant le développement de métiers tels que l’agroforesterie, la traçabilité et la géolocalisation dans la production du cacao ». Selon lui, l’enjeu est d’en faire un levier de transformation pour la jeunesse ivoirienne.
Avec le soutien de l’UE, du ministère de l’Environnement, du Ministère de l’Agriculture et du Conseil Café-Cacao, le FNJC vise à offrir des pistes pour transformer les contraintes du RDUE en opportunités. En effet, ce règlement représente un défi majeur pour la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, en limitant l’accès au marché européen pour les producteurs non conformes aux exigences environnementales.
Pour le président du comité scientifique du FNJC, Daniel Bouabré, cette nouvelle réglementation ne doit pas être vue comme une menace : « Cette mesure est également porteuse d’opportunités, et ce sont ces opportunités que nous présenterons à notre jeunesse. Les défis imposés aujourd’hui dans la transformation de la culture du cacao… ce sont ces défis que nous souhaitons que la jeunesse puisse transformer en opportunités. »
Le FNJC propose divers panels, dont l’un des premiers abordera les implications du RDUE avec des experts de l’UE. Ce sera l’occasion pour les participants d’en apprendre davantage sur les nouvelles exigences et les innovations possibles pour adapter la production ivoirienne. Le forum comprendra également une visite d’usine à Divo, visant à montrer aux jeunes la chaîne de transformation du cacao, de la fève au produit fini.
Les organisateurs espèrent que cette édition marquera un tournant pour la jeunesse ivoirienne en matière de cacaoculture durable, en stimulant la création d’emplois verts et en attirant de nouvelles vocations. Les débats promettent d’inspirer les jeunes à construire un avenir durable pour le cacao ivoirien et à embrasser des métiers innovants et respectueux de l’environnement.
Christ Kouassi