Le chanteur engagé Fadal Dey, de son vrai nom Koné Ibrahima Kalilou, est revenu sur son parcours artistique et ses engagements politiques passés dans une interview accordée à Intelligent TV. Le célèbre artiste reggae a évoqué sa proximité ancienne avec le Front Populaire Ivoirien (FPI), et le désenchantement qui a suivi l’accession au pouvoir de Laurent Gbagbo.
« Avant que le président Laurent Gbagbo n’accède au pouvoir, je préstais dans toutes les réunions du FPI. Mes chansons étaient distillées à tous leurs rassemblements », a-t-il affirmé, rappelant que même des figures connues comme Serge Kassy pourraient en témoigner.
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Il se souvient également d’un épisode marquant au Centre Culturel Français, lorsqu’il chantait une de ses chansons sur Nelson Mandela : « J’ai dit : ‘De Klerk est-il mort ?’, et Gbagbo a crié ‘Non !’ » Des souvenirs qui témoignent de l’engagement artistique de Fadal Dey dans les luttes politiques de l’époque.
Mais cet engagement n’a pas été récompensé comme il l’espérait. « Paul Dokoui m’avait dit un jour : ‘Vous qui chantez dans nos meetings, quand nous serons au pouvoir, c’est vous qui serez nos artistes attitrés.’ Pourtant, durant tout leur règne, on ne m’a jamais appelé. Pas même pour une seconde de prestation. Jamaïs. », a rappelé l’artiste.
Loin d’accuser directement l’ancien chef d’État, l’artiste préfère parler d’un constat amer : « Je ne dis pas que c’est la faute de Gbagbo, mais je raconte ce qui s’est passé. Voilà ce que j’ai vécu. »
Fadal Dey justifie ainsi sa participation à des événements organisés par le parti au pouvoir, le RHDP : « Maintenant, un pouvoir arrive et me donne la parole, me sollicite pour des prestations. Vous voulez que je crache sur cette opportunité ? Avec quoi je nourris ma famille ? Avec quoi je paie ma maison ? Mes enfants vont à l’école comment ? »
Et de conclure avec fermeté : « Sous prétexte que c’est une réunion du RHDP, je ne devrais pas y aller ? Si c’est le cas, alors n’écoutez même plus ma musique. »
Lucien Kouaho (stagiaire)
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