L’ancien joueur de l’Africa sport s’est prononcé sur la performance inattendue d’Emerse Faé, nommé en lieu et place de Jean-Louis Gasset et tombeur des Lions Indomptables du Sénégal. Selon lui, il faut faire confiance aux entraîneurs locaux.
On avait laissé les Eléphants effondrés d’avoir été battus par la Guinée Equatoriale en phase de groupes (4-0). On les retrouve le sourire aux lèvres, qualifiés pour les quarts de finale de la CAN 2023, après leur victoire face au Sénégal, tenant du titre (1-1, t.a.b : 5-4), lundi. Entre temps ? Emerse Faé, successeur de Jean-Louis Gasset, a remotivé un groupe, taillé pour atteindre les étoiles.
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Bombardé entraîneur principal des Eléphants de Côte d’Ivoire après la démission de Jean-Louis Gasset consécutive à la débâcle contre la Guinée Equatoriale en phase de groupes de la CAN 2023, Emerse Faé a réussi son baptême du feu en qualifiant le pays-hôte en quart de finale. Pour atteindre ce stade de la compétition, le néo-entraîneur intérimaire s’est donné les moyens pour éliminer le Sénégal, champion en titre, et accrédité d’un parcours sans-faute au tour précédent (1-1, t.a.b : 5-4). D’un groupe totalement apathique, démotivé et abattu après la déception du Stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé à des joueurs en pleine forme physique et mentale, lundi soir face aux Lions de la Téranga, l’ancien international ivoirien et son staff technique ont fait un véritable travail de sape en 72 heures pour redonner une âme à cette sélection nationale.
UNE REDISTRIBUTION DES CARTES
Précédemment campé dans un rôle de deuxième adjoint derrière Ghislain Printant, Emerse Faé a imposé sa méthode. D’abord, il a procédé une redistribution des cartes dans tous les compartiments. Titulaires et remplaçants sous le règne du technicien français étaient désormais sur le même pied d’égalité. C’était à eux de convaincre l’exmilieu de terrain du FC Nantes, OGC Nice et Reading à l’entraînement afin de prétendre à une place dans le onze de départ. A ce jeu, il a fait confiance aux les plus méritants suivi des choix forts, comme les titularisations de MaxAlain Gradel, Jean-Michael Séri et Odilon Kossonou, également accrédité d’un bon match. Ces trois joueurs ont donné du tonus et de l’assurance au jeu des Ivoiriens. C’est pourquoi le second cité a été désigné homme du match Sénégal-Côte d’Ivoire.
UNE DISCIPLINE TACTIQUE ET UN MENTAL RETROUVÉS
L’autre aspect de la réussite d’Emerse Faé contre le Sénégal a été incontestablement la discipline tactique. Hormis l’action qui a occasionné le but du Sénégalais Habib Diallo, la Côte d’Ivoire a été disciplinée tactiquement. Les déplacements entre les lignes étaient coordonnés et synchronisés. Mieux, le repli défensif des ailiers a permis de mettre sous l’éteignoir Sadio Mané et Ismaël Sarr, les détonateurs du jeu du champion d’Afrique en titre. Ajouter à cela, le monstre abattage de Jean-Michael Séri a facilité les tâches défensives de la paire Ndicka-Kossonou. Aussi, l’autre fait à l’actif du vice-champion d’Afrique 2006, c’est qu’il a redonné un supplément d’âmes au onze ivoirien.
Faibles mentalement, les Eléphants ont montré un autre visage lundi soir au Stade Charles Konan Banny à Yamoussoukro. Malgré cette ouverture rapide du score, ils n’ont jamais faibli. Comme des morts de faim, ils ont joué leur football pour recoller au score. « Ce beau travail d’Emerse Faé est la preuve patente qu’il faut faire confiance à nos entraîneurs locaux, qui ont d’énormes qualités.
Déjà qu’il connaît l’environnement de l’équipe nationale pour avoir été ancien international, Emerse Faé est bien parti pour réussir. Si les joueurs sont réceptifs à son message, c’est le plus important », soutient Eric Babou, consultant sportif. Une qualité qui avait disparu chez eux depuis belle lurette. Cette ancienne habitude retrouvée a été possible grâce à un discours costaud et corsé de Faé. Dans son discours d’orientation, ce dernier a exhorté ses poulains à un sursaut d’orgueil afin de laver l’affront reçu face à la Guinée Equatoriale (4-0). Malgré ce satisfecit, il y a encore du boulot.
Ce qui reste à faire en 120 minutes, tout n’a pas été parfait dans le jeu des Eléphants. S’ils ont eu une parfaite maîtrise avec une possession de balles frôlant les 60%, son utilisation était à désirer. L’on sentait ce manque de plan de jeu offensif. Après avoir festoyés, Faé et son staff technique doivent revoir l’animation du jeu offensif, qui manquait par moment de la variété. A 72 heures du match contre le Burkina Faso ou le Mali, c’est un dysfonctionnement qu’il faut corriger. Avec les retours de Sébastien Haller et Simon Adingra, Emerse Faé a plusieurs choix offensifs pour continuer la marche de la Côte d’Ivoire dans cette compétition.
En plus, il devra gérer avec assez de tacts son vestiaire à ce moment crucial du tournoi. Ce sera un facteur très déterminant pour la suite de sa « mission commando ». « Après son échec avec les U23, Emerse Faé vient de se réconcilier avec le public sportif ivoirien. Il lui appartient de capitaliser cet instant afin d’écrire son histoire à la tête de cette sélection. S’il réussit une bonne CAN, il pourrait être définitivement nommé sélectionneur des Eléphants avec de nouveaux challenges comme les éliminatoires de la CAN 2025 et du Mondial 2026 », résume Georges Kouadio, ancien sélectionneur des Eléphants.
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NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction
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