L’échec au premier tour en 2000 à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) des Éléphants de Côte d’Ivoire a fortement contrarié les putschistes dirigés par général-président Robert Guéï. Ceux-ci avaient été retenue dans un camp militaire à Zambakro. Bonaventure Kalou revient sur cette époque en racontant la résistance de certains joueurs face à Guéi Robert.
En 2000, éliminée prématurément de la CAN, l’équipe nationale ivoirienne avait été retenue dans un camp militaire, sur décision du général-président Robert Guéï qui voulait leur inculquer des notions de civisme. Les généraux au pouvoir depuis le putsch du 24 décembre 1999 ont eu une idée lumineuse : envoyer l’équipe nationale en stage de « redressement » dans un camp militaire.
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Revenant sur cette mésaventure, Kalou Bonaventure a affirmé que l’équipe nationale était déjà éliminée.
« Nous étions éliminés et nous avons joué notre dernier match contre le Ghana en Coupe d’Afrique. Et le président Guéï a envoyé un avion nous chercher. Je devrais retourner pour jouer un match de champion Ligue et on nous dit que le président veut nous voir à Abidjan. On prend l’avion et on arrive », a-t-il dit.
A l’en croire, « quand l’avion commence à descendre ils constatent que ce n’est pas Abidjan. « Lorsque l’avion a atterrit, nous avons vu une dizaine de camions de militaires qui viennent vous chercher pour aller dans un camp militaire. Alain Gouamené en bon Beté n’a pas accepté de monter dans le cargo. Des discussions se sont suivies et finalement les autorités nous ont convaincu d’aller », a-t-il indiqué.
« Nous sommes partis du Ghana à 18 heures pour arriver à 22 heures et nous avions faim. Il y avait du pain et des sardines que les joueurs ont refusé de manger. Serge et moi avons pris deux pains et des sardines que nous avons mangé et nous sommes allés en chambre. A notre retour il n’y avait plus rien et nous avons fini par comprendre que les autres avaient mangé », s’est-il souvenu.
Selon lui, certains joueurs ont voulu faire de la résistance dont Diabaté Lassina.
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« Le deuxième jour Diabaté Lassina dit monsieur Propre qui voulant voir sa famille a pris ses affaires et est allé à la guerite. Il voulait sortir et les deux caporaux lui ont demandé si quelque d’entre nous a été touché depuis que nous sommes là. Il voulait absolument rentrer et il se plaignait. Les militaires lui ont dit : si tu es un homme il faut sortir. Et ils ont soulevé la barrière et Diabaté a parlé pendant cinq minutes avant de revenir poser ses affaires dans la chambre », a conté Bonaventure Kalou.
Karina Fofana
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