Lors de son de l’émission « La Team de Maestro » diffusée ce mardi 29 juillet 2025 sur la chaîne La 3, l’ancien international ivoirien Didier Zokora, dit Maestro, a livré un témoignage sur les inégalités de traitement entre les entraîneurs locaux et étrangers en Côte d’Ivoire. Prenant pour exemple la CAN 2012, il a dénoncé les discriminations persistantes dont sont victimes les techniciens nationaux.
« Quand tu viens d’ailleurs, tu es mieux vu que celui qui est sur place », a d’abord déclaré l’ex-milieu des Éléphants. Pour illustrer ses propos, Zokora est revenu sur le parcours de l’équipe nationale lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2012, alors dirigée par François Zahoui, premier entraîneur ivoirien à avoir mené la sélection à une finale continentale depuis 1992.
A lire aussi : Zokora Didier : « Je mérite un Ballon d’Or »
L’ancien joueur de Tottenham a ainsi révélé un épisode méconnu : « On part à la CAN en 2012, parce que le coach Zahoui François n’avait pas un salaire comme les salaires européens. Nous décidons et on demande à la fédération de remettre notre prime au coach, mais on part jouer la CAN sans 5 francs et on l’a fait. »
Selon Zokora, ce sacrifice collectif de la part des joueurs visait à soutenir leur entraîneur, injustement moins valorisé que ses homologues expatriés. « Je le dis haut et fort, je prends tous les joueurs à témoin. On a fait cette Coupe d’Afrique sans prendre 5 francs, parce qu’on voulait que le coach soit à la hauteur au niveau salarial comme les entraîneurs européens. On a fait ça pour le coach. », a-t-il déclaré.
Cette déclaration de l’ancien capitaine résonne comme un plaidoyer pour la reconnaissance du mérite des techniciens locaux. Elle relance également le débat sur les traitements différenciés au sein des fédérations africaines, où les compétences endogènes sont souvent reléguées au second plan au profit d’experts venus de l’extérieur.
Avec ces mots forts, Didier Zokora appelle à un changement de regard sur les entraîneurs africains : des professionnels compétents et engagés, qui méritent autant de respect et de considération que leurs collègues étrangers.
Lucien Kouaho (stagiaire)