Le 18 décembre 2022, le Qatar a conclu sa Coupe du monde avec le triomphe de l’Argentine face à l’équipe de France en finale. Plus de deux ans plus tard, les dirigeants de l’émirat s’efforcent de valoriser l’héritage laissé par cette compétition. Reportage depuis Doha, la capitale, où vient de se dérouler le Trophée des champions entre le PSG et Monaco, remporté par Paris sur le score de 1-0.
« Au lendemain de la finale, le pays a eu un ouf de soulagement. On s’est dit, c’est terminé et maintenant on va pouvoir souffler ». En revenant à Doha, Julien, résident français, se souvient de cette intense période qu’a connu le Qatar lors de sa Coupe du monde 2022. Plus de deux ans après, au moment d’arrivée à l’aéroport international Hamad, les mesures de sécurité sont d’ailleurs toujours les mêmes. Vérifications des visas, prises de photos d’identité et d’empreintes. Dans le cœur de la ville, en revanche, il est rare de croiser quelqu’un sur le trottoir.
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Seule la circulation a gardé la même intensité, au milieu des buildings qui se construisent à la chaîne. Quelques bâches officielles du Mondial 2022 sont encore visibles et utilisées pour masquer les derniers travaux. Depuis l’organisation de la Coupe du monde, des organismes ont pris le relais du Comité Suprême Qatar 2022 pour travailler sur l’héritage de l’évènement. C’est le cas de la fondation « Generation Amazing », qui s’occupe des activités sociales et humanitaires.
« Il reste énormément de choses. Nous accentuons notre travail sur l’éducation. Mais il y a aussi l’aspect humain, avec un développement énorme des compétences de la population. On continue sur cette lancée », explique Paulette Forte Sanchez, directrice des opérations de la fondation.
UN INTÉRÊT GRANDISSANT DES FAMILLES LOCALES
Dimanche dernier, 17 h30 (heure locale). Le moment choisi par les habitants de Doha pour rejoindre le stade 974, où se tient le Trophée des champions entre le PSG et Monaco (1-0). Là aussi, le dispositif mis en place est exactement le même que lors de la Coupe du monde. La seule autoroute menant à l’enceinte est sécurisée par des policiers présents à chaque sortie. Une sortie pour le grand public, une réservée aux VIP et une dernières pour les médias.
« Quand vous voyez les infrastructures sportives, l’expérience des fans, les innovations, c’est vraiment ce que la Coupe du monde nous a laissé. Cela nous permet d’organiser ce type d’évènement. Quand la Coupe du monde s’est arrêtée, cela a aussi changé la perception des pays voisins. Tout le monde voit le potentiel qu’a Doha: en une semaine, on peut venir faire du tourisme et voir ce type d’affiche », illustre Fatma Al Nuaimi, directrice exécutive de la communication pour le Comité Suprême.
Dans les travées des stades qataris, la fréquentation a aussi changé. Les locaux viennent aujourd’hui en famille et les tarifs ont considérablement baissé comparé à ceux de la Fifa lors du Mondial. A titre d’exemple, un billet derrière la cage de Gianluigi Donnarumma dimanche lors du Trophée des champions était proposé à seulement 9 euros. « Les résidents locaux adorent le football, depuis longtemps. Ces stades ont relancé cette attractivité. Cela a beaucoup aidé, oui c’est sûr. Les familles viennent de plus en plus le week-end. Ils se prennent au jeu des compétitions », appuie Al Nuaimi.
PLUS DE MATCHS INTERNATIONAUX
Mais alors pourquoi ne pas continuer? Avec sa politique d’ouverture constante, le Qatar ne compte pas s’arrêter à ce type d’évènement ponctuel. Certains stades ont pour projet d’être détruits, mais la grande majorité des enceintes seront conservées. Sur place, les travailleurs migrants sont d’ailleurs toujours très actifs, près des stations de métros ou sur des chantiers en cours. « Notre promesse pour les travailleurs migrants est de les intégrer dans notre vision nationale jusqu’en 2030. Depuis les constructions en 2014, on s’est toujours assuré que leurs droits et leur sécurité étaient respectés et assurés. Ils sont aujourd’hui toujours très actifs dans la déconstruction de certaines installations », assure le comité suprême.
Tous devraient donc participer au futur du pays, qui a déjà assuré l’organisation d’autres compétitions internationales. Doha va accueillir la Coupe Arabe lors des trois prochaines années et la Coupe du monde U17 pendant cinq ans.
Générations Nouvelles
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction