Figure emblématique du sport automobile ivoirien, Salim Ahou Eugène est décédé le 8 novembre 2025, à l’âge de 79 ans, selon la page Facebook Houphouët-Boigny Félix. Ancien footballeur devenu pilote de rallye, il restera l’un des coureurs qui ont marqué l’ère Houphouët-Boigny et contribué à l’essor du rallye en Côte d’Ivoire.
Né en 1947 à Agboville, Salim Ahou Eugène se fait d’abord connaître sur les terrains de football. Gardien de but de l’Asec Mimosas, il séduit durant huit années de carrière par ses réflexes, son audace et ses envolées spectaculaires. Mais en 1972, une double fracture de la mâchoire met brutalement fin à son parcours footballistique.
A lire aussi : Côte d’Ivoire : Abdoulaye Traoré désormais Docteur Honoris Causa
Du football au rallye : une reconversion déterminante
Après avoir raccroché les gants, celui qui est alors agent à la BIAO-CI se tourne vers une autre passion : le sport automobile. Contrôleur de la FISA pendant plusieurs années, il finit par franchir le pas et s’aligner au Rallye du Bandama en 1979, précise Houphouët-Boigny Félix. À l’époque, peu de pilotes ivoiriens sont réellement compétitifs, et nombreux sont ceux qui ne prennent le départ que pour la symbolique. Salim, lui, surprend.

Avec son copilote Konan Clément et sa Toyota soutenue par la BIAO-CI et la CFAO, il enchaîne les compétitions : Rallye de la Boucle du Cacao, Rallye des 3 A. Mais c’est au Bandama 1980 que le pilote prend véritablement confiance. Contraint d’abandonner à la fin de la 3ᵉ étape, à en croire Houphouët-Boigny Félix, il réalise néanmoins un exploit : il termine premier parmi les pilotes ivoiriens.
Un podium historique et une carrière marquante
L’un des plus grands souvenirs sportifs de Salim Ahou Eugène restera le 14ᵉ Rallye de Côte d’Ivoire en 1982, précise Houphouët-Boigny Félix. Cette année-là, il monte pour la première fois sur le podium final, à l’Hôtel Ivoire, sous les ovations du public. Une consécration, après des années marquées par des abandons récurrents au même stade de la course, sa fameuse « bête noire » : la troisième étape.
En 1983, il confirme sa progression en se classant 6ᵉ parmi les huit pilotes ayant réussi à terminer l’épreuve, l’une des plus redoutées du championnat du monde des rallyes de l’époque.
La fin de carrière et l’héritage
Salim Ahou Eugène met un terme à sa carrière automobile à la fin des années 1980. Même éloigné des pistes, son nom restera associé aux pionniers du rallye ivoirien, aux côtés d’Alain Ambrosino, Adolphe Choteau, Kady Angelbert ou encore Samir Assef. Un symbole pour toute une génération.
Avec son décès, indique Houphouët-Boigny Félix, la Côte d’Ivoire perd l’un de ses pilotes les plus audacieux et respectés, un homme qui a su se réinventer et s’imposer dans un milieu alors largement dominé par des coureurs étrangers.
Sa mémoire demeurera dans l’histoire du sport national, comme celle d’un homme passionné, persévérant et profondément attaché à son pays.
Source : Page Facebook Houphouët-Boigny Félix
Karina Fofana
























