Entre passion et résilience, Lamiral Authentique, de son vrai nom Volé Bi Eddy-James, se livre sur son parcours d’artiste émergent. Ancien danseur chorégraphe devenu rappeur, il partage les défis qu’il rencontre, notamment le manque de confiance des producteurs, et sa détermination à s’auto-produire pour réaliser ses rêves. Un témoignage poignant qui met en lumière les réalités des jeunes talents en Côte d’Ivoire.
Dans une interview accordée à Afriksoir.net, Volé Bi Eddy-James, alias Lamiral Authentique, a partagé sa vision du parcours artistique en Côte d’Ivoire. Étudiant en Master 2 à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody et passionné de rap, l’artiste émergent est revenu sur ses débuts, ses inspirations et les obstacles qui freinent les talents en herbe.
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Lamiral Authentique n’a pas toujours été destiné à la musique. Il commence son aventure artistique dans la danse, une passion qu’il a exercée en tant que chorégraphe dans un groupe de spectacles. C’est en 2013 qu’il décide de se tourner vers la musique, marquant ses débuts avec deux chansons inspirées des mélodies des artistes Youssoupha et La Fouine : « À la base, je n’étais pas passionné de musique. J’étais beaucoup plus attiré par la danse. Mais en 2013, j’ai décidé de tenter une autre expérience. »
Ces premiers titres, arrangés par Alto Beat, ont été diffusés sur les ondes de la radio locale de Bocanda, offrant à Lamiral Authentique ses premiers pas dans l’univers musical.
« Le principal obstacle, c’est le manque de confiance »
Dans son témoignage, Lamiral Authentique met en lumière les difficultés que rencontrent les artistes débutants, notamment l’absence de soutien des producteurs : « Les producteurs n’accordent plus leur confiance aux artistes qui ne sont pas encore connus. Ils veulent directement travailler avec ceux qui ont fait le buzz. »
Il regrette également le poids des erreurs passées de certains artistes, qui compliquent les relations entre les producteurs et la nouvelle génération : « Nos grands frères, peut-être se sont mal conduits avec les maisons de production, nous ferment involontairement les portes. Cela nous pénalise en tant que nouveaux venus. » Pour pallier ce manque de soutien, Lamiral Authentique s’autoproduit, utilisant ses propres ressources pour financer ses projets. Une démarche qu’il qualifie de difficile mais nécessaire : « J’essaie d’investir le peu que je gagne dans ma musique, mes clips et mon image. C’est un véritable sacrifice. »
« Le rap a le vent en poupe »
Malgré ces défis, l’artiste garde espoir pour son genre musical, le rap, qu’il perçoit comme en pleine ascension en Côte d’Ivoire : « La scène musicale ivoirienne, particulièrement le rap, connaît un essor formidable. Il y a de l’engouement et beaucoup de potentiel. » Lamiral Authentique incarne l’image d’un jeune artiste déterminé, prêt à braver les obstacles pour réaliser son rêve. Son message résonne comme un appel à la solidarité et à la reconnaissance des talents locaux.
« Moi, j’aime travailler. Je suis très passionné par la musique. Avec ou sans soutien, je continuerai à avancer. » À travers son témoignage, l’artiste illustre les réalités auxquelles font face de nombreux jeunes talents en Côte d’Ivoire. Sa persévérance et sa détermination rappellent que, même dans l’adversité, la passion reste le moteur du succès.
Prince Beganssou
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