Deux ans après l’arrivée des premiers magnétoscopes en Côte d’Ivoire, la capitale économique vit une véritable révolution culturelle et économique. De Cocody à Treichville, les vidéothèques poussent comme des champignons, changeant en profondeur les loisirs urbains.
On dénombre déjà plus d’une quarantaine de vidéothèques à Abidjan, proposant aux « videophiles » un large choix de films. Le phénomène prend une ampleur inédite : près de 1 300 titres circulent, dont 99 % sont des copies piratées. La cassette VHS vierge se vend à 12 000 FCFA, tandis que la location d’un film s’affiche à 2 000 FCFA, un tarif élevé mais qui n’effraie pas les passionnés.
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Avec près de 10 000 magnétoscopes importés, ce nouvel outil devient vite un symbole de modernité. Toutefois, son coût entre 300 mille et 500 mille FCFA limite son accès à une élite privilégiée. Le cercle des amateurs de cinéma à domicile reste donc fermé, mais il se distingue par sa ferveur et son engouement.
Dans un contexte où les cinémas traditionnels peinent à rivaliser avec la liberté qu’offre le visionnage à domicile, le magnétoscope s’impose comme une révolution technologique qui redessine les modes de consommation culturelle. Pour beaucoup, il ouvre la porte à un monde de divertissement inédit, et pour certains entrepreneurs, il devient un business extrêmement lucratif.
L’avènement du magnétoscope en Côte d’Ivoire en 1982 marque ainsi le début d’une nouvelle ère : celle de la vidéo domestique, entre fascination, exclusivité et piraterie.
Source : Fabien Habib Bosson
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