C’est un tournant historique pour le patrimoine culturel ivoirien. Le gouvernement a annoncé, ce mercredi 31 juillet 2025, la restitution du célèbre tambour-parleur « Djidji Ayôkwé », confisqué par les autorités coloniales en 1916 et conservé depuis dans les collections publiques françaises. Il s’active à récupérer 147 autres biens culturels.
L’annonce a été faite par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, à l’issue du Conseil des ministres. « Le tambour-parleur, ‘Djidji Ayôkwé’, issu de la communauté Atchan, servait à transmettre des messages à distance, à coordonner les actions collectives et à alerter en cas de danger », a-t-il expliqué.
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Symbole de pouvoir, de cohésion sociale et d’organisation militaire, le Djidji Ayôkwé revêt une valeur culturelle et historique inestimable. Confisqué en octobre 1916 par l’administration coloniale, il avait été transféré à Paris où il était devenu la propriété de l’État français.
Après des années de négociations, cette restitution marque un aboutissement. Elle est le fruit d’un dialogue constructif entre la France et la Côte d’Ivoire dans le cadre de la politique de restitution des œuvres culturelles africaines spoliées pendant la colonisation.
Le retour du tambour sur la terre ivoirienne sera encadré par un comité national placé sous l’autorité du Premier ministre, afin de garantir une réception digne de son importance historique et symbolique.
Amadou Coulibaly a par ailleurs annoncé que 147 autres biens culturels ivoiriens encore détenus par la France font l’objet de démarches actives de restitution.
Cette décision s’inscrit dans une volonté plus large de réappropriation de la mémoire et de l’identité culturelles africaines, et marque une étape significative vers la justice patrimoniale.
Karina Fofana