Le journaliste Nasser El Fadel dans une publication est revenu sur le parcours impressionnant de l’ancien capitaine des Éléphants de Côte d’Ivoire, Gadji Celi . À l’occasion, il a détaillé comment ce dernier a gagné la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 92 avant de la jouer.
(…) Au début des années 90, la Côte d’Ivoire s’ouvre au multipartisme, dans un cadre de printemps de la presse.
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Le pays est toutefois secoué par des remous et des ajustements structurels.
C’est dans ce contexte difficile qu’arrive la CAN 92. Les autorités compétentes changent .
L’équipe nationale n’est pas la préoccupation majeure. Les responsables ne sont pas encore nommés. Dans ce flou artistique, c’est le capitaine Gadji Celi Saint Joseph qui prend ses responsabilités et entreprend d’aller vers le premier ministre lui expliquer pourquoi il faut garder Yéo Martial à la direction technique de la sélection pour, surtout, se mettre très vite au travail.
C’est cette entreprise du « responsable patriote « et de « l’ambassadeur de la nation » qui va au-delà du footballeur et de sa fonction de milieu de terrain sur l’aire de jeu, pour se retrouver au milieu des rouages de l’état et des officiels, qui me permet d’affirmer que le Capitaine des Éléphants a offert la Coupe à la Côte d’Ivoire avant d’avoir joué la compétition.
Cette mise sur orbite politique et administrative dans le calme et la discrétion,
Se répercute au plan de la préparation technique avec une qualité dans la communication et l’entente à l’intérieur de la sélection Ivoire, qui deviennent exemplaires.
Arrivés sur le théâtre des opérations à Dakar, Gadji Celi va plus loin et propose au sélectionneur de lui permettre de s’isoler avec ses coéquipiers pour un débat franc et secret entre eux.
« Tout sera débattu entre nous, il n’y aura pas de place pour la tricherie, nous allons nous parler franchement, et nous nous mettrons d’accord à l’unanimité sur la composition de l’équipe, qui peut faire quoi, qui est à 100% ou ne l’est pas … »
Yéo Martial a le grand mérite d’accepter cette autonomie du groupe des joueurs.
Et Gadji réalise le grand exploit avant l’heure : celui de ne jamais dévoiler son initiative personnelle, il attribue ce fonctionnement intérieur du groupe, cette autonomie du groupe des joueurs , à la volonté et à la recommandation du sélectionneur.
Voilà comment Gadji Celi rend les Éléphants imbattables, sans faille ! Voilà comment il gagne avant de jouer !
Pour terminer cette modeste contribution à ce volet important de l’histoire de notre football, je tiens à affirmer que l’exemplarité de l’homme Gadji Celi qui comprend l’importance du sens collectif et qui fait passer l’intérêt général avant l’intérêt individuel est primordial. La Côte d’Ivoire lui doit en premier ce premier trophée continental des nations après 30 ans d’indépendance et une passionnante histoire.
Et voici l’homme qui a tout donné au football qui se retire du football sans ne jamais chercher à s’en servir. Ce n’est pas par hasard que Gadji Celi Saint Joseph préfère se consacrer à son art, à cette chanson qui lui permet d’exprimer la profondeur de son âme, pour ne pas dire, sa foi.
Nasser El Fadel
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction



























