Il y a 61 ans jour pour jour, le 28 juillet 1964, le Président Félix Houphouët-Boigny annonçait une décision hautement symbolique : la Fête nationale du 7 août ne serait plus célébrée uniquement à Abidjan. Désormais, tous les cinq ans, une autre ville du pays serait choisie pour accueillir les festivités de l’indépendance. Une politique baptisée plus tard les « fêtes tournantes », à la fois populaire, stratégique et visionnaire.
Ce choix, loin d’être anodin, visait à renforcer la cohésion nationale, à valoriser l’ensemble des régions ivoiriennes, et surtout à stimuler le développement local. Chaque ville retenue bénéficiait ainsi d’investissements structurants : routes réhabilitées, logements construits, équipements publics modernisés. Il s’agissait pour le Président de rapprocher l’État des populations de l’intérieur et d’inscrire la fête nationale dans un esprit de partage et d’unité.
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Douze villes, quinze ans de célébration nationale décentralisée
Bouaké (1964), Korhogo (1965), Daloa (1967), Abengourou (1968), Man (1969), Gagnoa (1970), Bondoukou (1971), Odienné (1972), Dimbokro (1975), Séguéla (1978), Katiola (1979), avec des retours réguliers à Abidjan entre ces étapes.Certaines éditions furent particulièrement marquantes, à l’image de celle de Korhogo en 1965, qui a vu la création du quartier Soba et la construction de l’hôtel Mont Korhogo, ou celle de Man en 1969,
De Bouaké (1964), Korhogo (1965), Daloa (1967), Abengourou (1968), Man (1969), Gagnoa (1970), Bondoukou (1971), Odienné (1972), Dimbokro (1975), Séguéla (1978), Katiola (1979). Des retours réguliers à Abidjan entre ces étapes. Certaines éditions furent particulièrement marquantes, à l’image de celle de Korhogo en 1965, qui a vu la création du quartier Soba et la construction de l’hôtel Mont Korhogo, ou celle de Man en 1969. Douze villes ont eu l’honneur d’accueillir les festivités dans le cadre de cette initiative. Entre deux étapes, Abidjan reprenait temporairement son rôle de ville hôte.
Certaines éditions restent gravées dans les mémoires. En 1965 à Korhogo, la fête donna naissance au quartier Soba et à l’hôtel Mont Korhogo, devenus emblématiques. En 1969 à Man, la traversée du pont de lianes par Houphouët-Boigny fut immortalisée par des photographies et des cartes postales d’époque.
Un héritage à revisiter ?
Aujourd’hui encore, cette politique des « fêtes tournantes » est souvent citée en exemple pour sa capacité à combiner symbolique républicaine et impulsion de développement régional. Dans un contexte où la question de l’équité territoriale reste d’actualité, certains observateurs appellent à s’en inspirer, notamment à travers de grands événements tournants ou des programmes nationaux de visibilité régionale. Soixante ans plus tard, l’initiative de 1964 demeure un acte fort de gouvernance inclusive. Une vision d’unité et de proximité qui continue de marquer l’histoire contemporaine de la Côte d’Ivoire.
Sources : Reuters et www.igbeke.com
Karina Fofana
Félix Houphouët-Boigny décision