L’artiste, Koné Ibrahima Kalilou dit Fadal Dey a séjourné récemment dans sa région natale, notamment à Odienné où il a eu un échange avec ses fans. Répondant à ceux qui faire du Reggae, il leur a conseiller de ne pas copier textuellement les Jamaïcains.
Echange avec mon fan club d’Odienné
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Première partie
De passage chez moi à Odienna j’ai été cuisiné par les membres de mon fan club lors d’une audience que je leur ai accordée. Lisons ensemble.
Fan Club : Bonjour notre artiste. Le nouvel album tant attendu avec impatience sort quand exactement ?
Fadal Dey : Merci pour la question. Avant tout propos je souhaite à chacun de vous une bonne et heureuse année 2025 ainsi qu’à vos familles. Du fond du cœur je vous dis merci pour votre amour et soutien. La sortie du nouvel album est prévu pour fin mars 2025 juste après le mois du carême musulman.
Fan Club : Il comportera combien de titres et quelles sont les différentes langues dans lesquelles il est chanté ?
Fadal Dey : Nous avons mis assez de titres en boîtes et il y en aura plusieurs sur l’album car j’ai beaucoup de choses à dire. Le nombre que j’ai choisi pour cet album, à ma connaissance aucun artiste ne l’a encore fait avant moi pas même Bob Marley.
Pour le moment je préfère garder le suspense sur le nombre. Quant aux chansons, elles sont chantées en français, malinké avec quelques mots en anglais. C’est un album très ouvert, très coloré qui plaira aux mélomanes j’en suis convaincu.
Fan Club : On peut avoir au moins quelques noms de certaines chansons et les thèmes qui y sont abordés ?
Fadal Dey : Comme je l’ai annoncé la semaine dernière sur ma page facebook , il y aura des titres comme : Souveraineté wouya wouya, le debout, la petite est zo, abat kadafi, panafriconnisme, réveille-toi le pays avance, attachement alliancetique etc.
J’y aborde plusieurs sujets qui sont d’actualité, dont l’amour, la paix, le vivre ensemble, la stabilité qui est un préalable à tout développement dans nos pays, la cherté de la vie, le combat pour la vraie souveraineté en Afrique, la malheureuse situation du terrorisme qui fait assez de tort à nos populations, la prise en otage de certains peuples à travers des coups d’États par des soldats qui sont censés les défendre. Je parle aussi de la responsabilité des Africains dans le retard de l’Afrique etc. C’est un album à vous couper le souffle. Vous allez l’adorer.
Fan Club : Avec les nouveaux genres musicaux en Côte d’Ivoire, certains disent que le reggae ne marche plus alors que toi tu es toujours sur scène dans tout le pays. Quel est ton secret ? Ton gbagbadji (médicament) marche hein (rire) ?
Fadal Dey : (rire aux éclats).
Loin de moi les gbagbadji. J’ai Allah avec moi et il me suffit. Avant de répondre à cette question je bénis le nom de notre seigneur Allah qui me donne toujours l’inspiration afin que les gens se reconnaissent dans ma musique ce qui me vaut ma constance sur scène. Je ne cesserai jamais de lui dire merci.
Aussi à vous les fama je vous suis reconnaissant pour vos prières et soutiens indéfectible à mon égard. Je n’oublie surtout pas les organisateurs de spectacles qui me font confiance et m’invitent à chaque fois.
Je dis aussi merci à toutes nos autorités qui me font appel souvent pour animer leurs cérémonies quand qu’elles ont besoin de moi. Même celles qui ne m’invitent jamais je leur dis merci.
Cela étant, par rapport aux musiques, rares sont les occasions qu’on donne au reggae pour s’exprimer. C’est pourquoi vous avez l’impression que ça ne marche pas. Sinon le reggae ivoirien sera toujours prisé par les mélomanes tant qu’il garde son originalité ivoirienne et africaine qui le différencie du reggae jamaïcain et autres.
Alpha Blondy a son style, Ismael Isaacs a son style, Tiken Jah a son style, Naftaly a son style, Ahmed Farras a son style, moi-même j’ai mon style. Il y’a plusieurs reggaemens ivoiriens qui ont leurs styles. Ils font du bon reggae et leurs musiques continue de plaire à leurs fans.
D’ailleurs le 05 janvier dernier j’étais à Doropo avec Ismael Isaacs et Jim Kamson et nous avons tous dja foule. Ce qui veut dire que le reggae n’est pas une musique de mode. C’est une musique qui est longtemps en avance sur son temps à travers les messages que nous véhiculons.
Tous les reggaemen qui font du reggae avec originalité accompagné de textes bien soigné, tournent et continueront de tourner.
Je profite de cette occasion pour donner un petit conseil aux jeunes frères qui veulent embrasser cette musique comme métier en leur disant que ce n’est pas la peine de vouloir copier textuellement le reggae des Jamaïcains en voulaient faire exactement comme eux. Ils ne pourront jamais faire mieux que les Jamaïcains.
La culture ivoirienne est très riche. Nous avons plusieurs sonorités desquelles nous pouvons nous inspirer pour créer notre reggae à nous comme l’a si bien réussi le grand frère Alpha Blondy. Ainsi ils pourront créer leur propre identité musicale comme je le fais avec le Mandé Roots Culture qui est mon style de reggae.
D’ailleurs sur mon nouvel album il y’a un rythme en pays senoufo qu’on appelle le soromougoudjo que j’ai adapté au reggae et c’est agréable à écouter. Ça sort de l’ordinaire. Vous aurez l’occasion de l’apprécier.
Fan Club : Nous allons aborder maintenant un autre volet de cet entretien en parlant de l’actualité politique si tu permets bien sûr.
Fadal Dey : Je vous écoute toujours.
Fan Club : Bien, une question qui fâche peut-être. En tant que reggaeman on te sent trop proche du parti au pouvoir. Certains même n’hésitent pas à t’appeler artiste RHDP. Qu’en penses-tu et qu’est-ce que cela te fait ?
La suite demain jeudi 30 janvier 2025 sur ma page.
Fadal Dey
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction