Ce n’était pas gagné d’avance. Malgré plus de 1700 concerts et spectacles à travers le monde, Dobet Gnahoré qui ne s’était jamais produite en concert devant les Ivoiriens appréhendait ce rendez-vous. Dans la soirée du vendredi 3 mars, l’artiste-chanteuse, danseuse et percussionniste a fait salle comble.
A l’Institut français, dans la commune du Plateau qui abritait l’évènement, ils étaient 600 hommes et femmes de tous les âges venus célébrer les 20 ans de carrière de celle qui peut se targuer d’être l’unique artiste ivoirienne lauréate du prestigieux Grammy Award.
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Dobet Gnahoré en duo avec son père
Il est exactement 21 heures et 12 minutes quand résonnent les premières notes séraphiques d’une kora. Les murmures dans la salle se taisent et la voix puissante d’une dame vêtue d’une robe et le crâne rasé qui déclame un poème en l’honneur de Dobet Gnahoré emplit les lieux.
Elle l’encense avec des mots bien choisis et un talent qui n’est pas sans rappeler les griots du peuple mandingue. Lorsqu’elle finit, les lumières s’éteignent et six hommes et femmes en tenues traditionnelles et lampes-torches en mains font leurs entrées sur la scène. Puis, c’est le tour de Dobet Gnahoré qui rejoint la scène en compagnie de son père Boni Gnahoré. C’est debout que le public les accueille.
Le duo délivre une prestation magistrale saluée par un tonnerre d’applaudissements. Puis, le père cède la scène à sa fille. Accompagnée de danseurs, de guitaristes, de batteurs et de choristes, elle va enfiler des dizaines de chansons de son répertoire. Durant la première demi-heure de sa performance, à grand renfort de percussions et de chorégraphies, la musicienne a rappelé ses racines musicales mêlant soul et R&B au rythme afrobeat.
Puis, tour à tour, avec le chanteur Kajeem, certains membres du groupe Kiff no Beat et la jeune chanteuse Yilim, Dobet Gnahoré, prêtresse de l’Afro beat, va démontrer qu’elle sait ouvrir son art à la diversité. Et longer la passerelle entre les époques et les styles musicaux, butinant du reggae à l’afrofunk ou encore au rap ivoire tout en s’abreuvant aux musiques afro particulièrement celles du pays Bété.
Des rafales d’éloges
Quand son père revient sur la scène pour chanter avec elle son célèbre titre « Gbazanan », le public, comme saisi d’une transe collective, se met à chanter et à danser. Des membres du village Kiyi M’Bock les rejoignent sur scène pour former une chorégraphie improvisée mais très réussie. Après la coupure du gâteau de ses 20 ans de carrière, Dobet Gnahoré joue son titre « Paléa » dont le public raffole.
Il n’en faut pas davantage pour conclure le spectacle de façon prodigieuse. Et déclencher des rafales d’éloges des spectateurs. « Ça a été un régal », dit un sexagénaire venu assister au spectacle avec son épouse. « Une artiste complète qui nous a gratifié d’un grand spectacle », dit un autre.
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Un adoubement des Ivoiriens bien mérité par Dobet Gnahoré qui s’est imposée sur l’échiquier international grâce à sa présence scénique, sa voix puissante, sa dégaine et qui a voulu exprimer sa gratitude à la Côte d’Ivoire par un concert qui célèbre ses 20 ans de carrière.
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