À l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), que le Maroc s’apprête à accueillir, un enjeu sécuritaire sensible retient l’attention des autorités, bien au-delà des stades et des terrains d’entraînement. En toile de fond de la grande fête du football africain se profile en effet le risque d’une recrudescence des fuites clandestines vers l’Espagne, phénomène connu sous le nom de « Boza ».
Sous l’apparence de supporters venus encourager leurs équipes nationales, certains migrants originaires d’Afrique subsaharienne pourraient chercher à profiter de l’afflux massif de visiteurs attendu durant la compétition pour tenter une traversée vers l’Europe. Cette stratégie, qui consiste à se fondre dans la ferveur populaire générée par un grand événement sportif, a déjà été observée par le passé lors de manifestations internationales de grande ampleur.
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Le terme « Boza », largement répandu en Afrique de l’Ouest, désigne une traversée clandestine réussie vers l’Europe. À l’occasion de la CAN, des réseaux de migration irrégulière pourraient exploiter l’événement comme une couverture logistique, mêlant déplacements de supporters, hébergement temporaire et organisation de départs clandestins vers la Méditerranée ou les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.
Pour de nombreux candidats à l’exil, la CAN représente une opportunité perçue comme unique, nourrie par des réalités sociales difficiles telles que la précarité, le chômage et l’absence de perspectives économiques durables. Cette détresse est toutefois souvent instrumentalisée par des réseaux clandestins, qui n’hésitent pas à exposer des vies humaines à des risques extrêmes en promettant un avenir meilleur.
Face à cette situation, les autorités marocaines, en étroite collaboration avec leurs partenaires européens, notamment espagnols, redoutent une hausse des tentatives de traversée au cours de la période du tournoi. L’objectif affiché est de prévenir ces départs illégaux tout en évitant des drames humains sur des routes migratoires déjà parmi les plus meurtrières au monde.
Au-delà des considérations sécuritaires, le phénomène du « Boza » soulève une question profondément humanitaire. Chaque tentative rappelle la dangerosité de la Méditerranée, devenue un cimetière à ciel ouvert pour de nombreux migrants. Alors que la CAN se veut une célébration de l’unité et du talent du football africain, elle se retrouve confrontée à une réalité sociale plus sombre, faisant de cette problématique l’un des défis silencieux mais majeurs qui entoureront le tournoi.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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