Le footballeur international ivoirien, Lazare Amani a fait des confidences à son compatriote, Boris Odilon. Celles-ci ont permis à Odilon de conclure que Lazare Amani est un homme de foi, de détermination et de talent.
Si je devais définir Lazare Amani en trois mots : foi, détermination, talent. Nous sommes à quelques jours de la liste de Gasset pour la CAN2023. La CAF a autorisé les sélections à avoir jusqu’à 27 joueurs pour la compétition.
A lire aussi : L’Asec Mimosas se qualifie pour les quarts de finale malgré un match nul
Une première liste de 54 est communiquée avec des noms comme celui de Lazare, Anthony Tra Bi… Si pour le joueur de l’Asec les choses semblent compliquées (l’axe est fourni, avec des joueurs qui évoluent au très haut niveau européen), au milieu de terrain, les profils ne sont pas aussi variés. Les manieurs de ballon ne sont pas monnaie courante.
« J’avais déjà été appelé contre le Burundi même si je n’ai pas joué. Je me disais que je pouvais être appelé quand on est passé à 27. J’avais des chances mais je ne pensais pas à ça.
En décembre 2023, je fais un excellent match contre Liverpool (coupe européenne), ce qui me conforte que c’est possible », confie le milieu de terrain qui soufflera sa 26e bougie le 7 mars prochain.
A la mi-saison, il fait ses valises pour rentrer chez lui au pays. « J’ai pris tout ce dont j’avais besoin, j’ai anticipé, j’ai pris ce qui pouvait me servir si on m’appelait en sélection », dit-il.
Et ça s’est fait. On a tous vu la vidéo sur les réseaux sociaux à l’annonce de sa sélection pour la CAN.
Jean-Thierry Lazare Amani entame la préparation avec les Éléphants. Il n’a pas suffisamment de temps de jeu, mais prend plaisir. C’est déjà plus qu’un honneur d’être là. Il le mérite, mais connaît la hiérarchie et sait que pour la bousculer, il va falloir être patient et saisir chaque opportunité. Il attend patiemment son heure.
Puis la compétition débute. Après 3 matchs, la Côte d’Ivoire est au bord de l’élimination. Le cinglant revers 4-0 face à la Guinée Équatoriale a sonné tout le vestiaire. Tristesse, larmes, désolation. Mais Lazare lui est dans un autre état d’esprit.
« J’étais serein. J’ai dit qu’on va se qualifier mais Dieu veut nous montrer qu’il y a des trucs qu’il faut changer ». Quels trucs ?
Le jeune footballeur dit qu’il faut changer de mentalité, pas forcément de système de jeu ou de joueurs, mais ne plus se croire trop fort ou trop beau, au-dessus.
« Dieu veut nous montrer des choses qu’on doit changer » dit-il avec foi, soutenu par Folly Ayayi. Leur conviction finit par faire réagir Franck Késsié qui leur promet sa prime en cas de qualification.
Le sort de la Côte d’Ivoire dépendait de plusieurs rencontres. La première, Ghana – Mozambique dans le même stade Ebimpé. La rencontre a débuté, ils sont toujours « coincés » dans le vestiaire.
Après 90 minutes, le Ghana mène toujours par 2 buts à 0. Mais il faut toujours compter sur les « Ghana’s boys ». Ils ont très souvent une surprise agréable pour les Ivoiriens.
« J’ai regardé le score du Ghana dans le vestiaire. Quand y’a eu égalisation, j’ai crié de joie et presque tout le monde a recommencé à espérer ». Néanmoins, ma position était la même : « Pour arriver loin, il y’a des choses à améliorer ».
À l’hôtel, les échanges continuent. Ils sont anxieux. Mais Lazare a une lecture dépassionnée et réaliste de la situation.
« J’ai dit qu’on ne devait pas compter sur le match du Cameroun. C’est une équipe de défis, on se souvient de leur dernière qualification pour le mondial, face à l’Algérie. Ils ont aussi battu le Brésil au mondial, même si des gens disent que c’est l’équipe B. C’est le Brésil. Le seul match qu’il fallait regarder était celui du Maroc ». Comme un prophète…
Le Maroc bat la Zambie. La Côte d’Ivoire est en 1/8. Gasset est parti. Faé assure l’intérim.
Devant, c’est le Sénégal, champion en titre. Les Lions déchantent à Yamoussoukro. Après, c’est au tour du Mali. Les Aigles peinent à prendre leur envol et finissent par se faire piétiner à Bouaké.
Jean-Thierry Lazare Amani précise ceci : « A Bouaké, Késsié a promis une forte somme d’argent à Oumar Diakite s’il inscrivait un but. Ce que Késsié dit, il fait. Tout le monde le connaît pour ça. Il est très gentil. Ce n’est pas pour rien qu’il a un bon contrat et que Dieu a profité de cette compétition pour l’élever et faire de lui le héros de ce sacre. Késsié c’est l’homme de la situation. Il a un volume de jeu énorme. Il est monstrueux dans la récupération et apporte beaucoup offensivement ».
Place aux Léopards de la RD Congo pour la demi-finale à Ebimpé.
« Quand tu n’as pas joué les matchs de poule, pas évident que tu joues les matchs à élimination directe.
Mais j’avais prié et je sais que ce qui est impossible à l’homme, Dieu peut le faire. A la mi-temps du match, le coach m’a dit que j’allais rentrer », me dit Lazare.
Faé a étudié le jeu défensif congolais et sait que Amani peut faire mal entre les lignes. Et c’est ce qui est arrivé. « Les premières touches de balle m’ont permis d’être à l’aise pour le reste. C’est très important », dit-il souriant. Le reste appartient à l’histoire. Le gamin d’Oumé a fait un tour dans sa ville d’origine, accueilli comme un Prince.
Il est attendu dans son club, l’Union Saint-Gilloise (Belgique). La CAN lui aura permis de crever l’écran. L’avenir lui appartient.
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction