Le journaliste Nasser El Fadel est un témoin privilégié de « La CAN Côte d’Ivoire 1984 ». 40 ans après, il partage ces images qui lui viennent à l’esprit. Ce, malgré le fiasco du résultat des Éléphants qui les empêche d’aller au deuxième tour.
Quand j’ai la nostalgie de notre belle Côte d’Ivoire, Me reviennent un tas d’images à la surface de l’esprit, qu’il me plaît de partager avec vous …
« CÔTE D’IVOIRE CAN 1984 »
Vécue et racontée par Nasser El Fadel
Côte d’Ivoire 84 ! Quel beau souvenir, du reste, pour moi…et pour beaucoup d’entre nous. Malgré le fiasco du résultat, les Éléphants n’ayant pas accédés au deuxième tour.
A lire aussi : Nasser El Fadel (journaliste) : « Cette CAN 1965 en Tunisie révèle au monde, la qualité de cette jeunesse Ivoirienne »
Nous sommes de vrais privilégiés à accueillir le petit monde du football continental chez nous, à Abidjan et Bouaké.
Et même si Léonard Groguet commence à parler de « conjoncture » à « Comment ça va ? », la vie bat son plein en Côte d’Ivoire.
Nous achetons nos tickets d’entrées au stade Félix Houphouët Boigny en y mettant le prix. Transportés dans un rêve fabuleux par l’émotion que procure le refrain « ayoooo ayoooo, ayoooo AYOSSÊ « de Chantal Taïba …
Notre sélection Ivoirienne est séduisante et potentiellement, très forte. Comme toutes ses devancières. J’en suis passionné, je le reconnais. Cette fois, la Caf ne limite plus à deux le nombre de « pros » autorisés à venir d’Europe renforcer leur sélection .
Michel Goba, Désiré Jean Sikely, Guédé Akénon sont donc appelés, et arrivent s’associer à nos virtuoses locaux, Youssouf Falikou Fofana, Lebry Manahoua, Pascal Miezan, Tia Koffi, Dré Moïse, Madou Zahui, Gadji Celi…
Il y a une sacrée ambiance, elle est inqualifiable ! Nous sommes sûrs de nos forces et donc très confiants. Mais nous ignorons que nos dirigeants sont en train de se quereller autour de la mariée.
Elle est trop belle, et chacun la veut pour lui tout seul. Afin d’offrir, en héros, le trophée continental au père de la nation, Félix Houphouët-Boigny, qui l’attend.
Les hommes forts du moment, Simplice Zinsou de l’Africa, Me Mondon Konan Julien du Stade, Maxime Ekra du Stella, Claude Andoh de l’Asec veulent chacun, que leurs joueurs de club soient alignés…
Ils oublient les rouages du collectif, la stratégie de la compétition, la tactique de chaque match , la supervision des adversaires.
Le pauvre sélectionneur Brésilien « Duque » est dépouillé de tous ses pouvoirs.
Je ressens très bien « ce remue ménage intérieur » lors du deuxième match décisif contre les Égyptiens du terrible métronome, barbu numéro 8, Magdy Abdel Ghani.
Après une bonne production d’ensemble des Ivoiriens emmenés par un Guédé Akénon étincelant, la délivrance arrive par Pascal Miezan à la 53ème minute. C’est l’euphorie.
Au lieu de calmer le jeu, les joueurs Ivoiriens continuent d’effectuer des appels de balles dans tous les sens, comme des fous. L’excès d’enthousiasme prend le pas.
Il n’y a personne pour leur dire de mettre la semelle sur le ballon, de le faire tourner, pour ne pas tendre la perche du contre aux Egyptiens qui raffolent de cette fameuse contre attaque.
Et après treize minutes, le plus redouté arrive. Taher Abou Zeid frappe deux fois en six minutes . Dans les tribunes , nous sommes groggy…
Nasser El Fadel
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction