C’est un coup de tonnerre pour le cyclisme africain. Le Tour du Faso, l’une des courses les plus emblématiques du continent, a été retiré du calendrier de l’Union Cycliste Internationale (UCI) lors de sa 35ᵉ édition en raison de la participation d’une équipe russe, le CSKA Moscou, en dépit des interdictions en vigueur.
Depuis plus de deux ans, l’UCI a appliqué une interdiction stricte de participation aux équipes russes et biélorusses dans ses compétitions, en réaction à l’invasion de l’Ukraine. Cette règle, pourtant bien connue, a été ignorée par les organisateurs du Tour du Faso qui ont maintenu l’invitation de l’équipe russe, un club étroitement associé à l’armée.
Avant le début de la course, l’UCI avait alerté les organisateurs par le biais d’un courrier officiel, exigeant le retrait de l’équipe controversée. Cependant, cette demande est restée sans réponse. Ainsi, le vendredi 25 octobre 2024, les maillots du CSKA Moscou, portant l’inscription « Russian Army », étaient visibles sur la ligne de départ. La réaction de l’UCI n’a pas tardé : le même soir, l’organisme annonçait son retrait du Tour du Faso de son calendrier officiel.
Cette décision pourrait avoir des conséquences lourdes pour le cyclisme burkinabè et pour l’Afrique en général. Le Tour du Faso, qui a su au fil des années s’imposer comme une vitrine du cyclisme sur le continent, risque de perdre en visibilité et en crédibilité à l’international. Le retrait du label UCI pourrait également décourager certains sponsors, diminuer la couverture médiatique, et affecter l’enthousiasme des participants de haut niveau.
Bien que la compétition se poursuive, cette mise au ban est un signal fort de l’UCI pour rappeler l’importance de respecter les décisions prises sur la scène internationale. Pour le Burkina Faso, il est essentiel de regagner la confiance de l’UCI afin de maintenir l’épreuve dans la liste des courses de référence.
L’avenir du Tour du Faso et son retour potentiel au calendrier UCI restent à déterminer, mais ce déclassement marquera sans doute un tournant dans l’histoire de la course.
Karina Fofana