Le monde de la culture burkinabè est plongé dans une profonde tristesse suite au décès de Léontine Zoundi, figure emblématique du théâtre et du cinéma national. Affectueusement surnommée « Nora », du nom du personnage mythique qu’elle a immortalisé dans la série culte Kadi Jolie du regretté Idrissa Ouédraogo, la comédienne s’est éteinte en laissant derrière elle un héritage artistique immense et indélébile.
Le cinéma et le théâtre burkinabè viennent ainsi de perdre l’une de leurs plus belles âmes. Plus qu’une actrice, Léontine Zoundi était une mémoire vivante du patrimoine culturel national, une femme dont le talent et la rigueur ont traversé les générations et les frontières.
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Née à Koudougou, elle a très tôt consacré sa vie à l’art dramatique. Formée au sein de l’Atelier Théâtre Burkinabè (ATB), elle s’est imposée comme une référence incontournable de la scène théâtrale. Son talent ne s’est cependant pas limité aux frontières du Burkina Faso. En France, elle a collaboré avec des structures prestigieuses telles que la Compagnie du Hasard et les Migrations culturelles aquitaines africaines, portant avec fierté les couleurs de son pays à l’international.
C’est toutefois son interprétation magistrale de « Nora » dans Kadi Jolie qui l’a définitivement rapprochée du grand public. À travers un jeu sincère, juste et profondément humain, Léontine Zoundi a incarné un personnage devenu symbole de vérité, de force et de résilience, marquant durablement des générations de téléspectateurs africains.
Au-delà des projecteurs, la comédienne était aussi une femme de convictions et de transmission. Membre active de l’Association Talents de Femmes (ATF), elle s’est engagée sans relâche pour la valorisation du savoir artistique, convaincue que l’art devait être un levier d’émancipation pour les femmes et un socle de formation pour la jeunesse.
Aujourd’hui, alors que le rideau tombe sur une vie entièrement dédiée à la création, Léontine Zoundi entre au panthéon des grandes figures de la culture burkinabè. Son héritage, fait d’authenticité, de passion et d’amour pour l’art, continuera d’inspirer les futurs comédiens et de rayonner bien au-delà des scènes africaines.
Karina Fofana
décès Léontine Zoundi


























