Le Président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), Samuel Eto’o a donné une interview à la chaîne française France 24. Après sa sortie, Boris Bertolt, journaliste, écrivain, chercheur et activiste politique s’exprime et fait une analyse des tournures de langage et des expressions idiomatiques utiliser par le dirigeant de la faîtière camerounaise pour faire passer ses messages saisissants.
Ainsi pour le journaliste et activiste politique le message de Samuel Eto’o dégage quatre grands messages essentiels.
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En premier point, pour le journaliste l’ex-joueur de FC Barcelone fait allusion à une Cameroun dictatoriale. « Alors que le chef de l’Etat a dit qu’il a confié la mission de réorganisation et de dynamisation du football à son ministre des Sports, Samuel Eto’o déclare sur France 24 qu’il proposera une liste de trois coachs au Président de la République. Le message subliminal est celui selon lequel le Cameroun est une si belle dictature que même le choix du coach de l’équipe nationale revient à Paul Biya, vieil homme de 91 ans », souligne-t-il avant de mettre en avant un autre message de l’ancien Lions Indomptables, encré de mépris, de défiance et de chantage auprès des institutions.
« Il y a également dans l’attitude de Samuel Eto’o au cours de cette sortie sur France 24, une forme d’arrogance et de mépris vis à vis d’abord d’un ministre de Paul Biya encore en fonction, l’actuel ministre des Sports. C’est une forme de mépris manifeste doublé d’arrogance. Il s’y trouve même dans cette attitude une forme de défiance affichée et assumée à l’égard des institutions. », souligne-t-il
Poursuivant l’écrivain indique un autre aspect du discours du président de la fédération notamment la politisation de ses déboires à la FECAFOOT. « C’est une stratégie lisible à travers cette phrase : » La majorité des problèmes que je rencontre, c’est qu’on me prête des intentions de devenir Chef de L’Etat au Cameroun ». », explique-t-il avant de déclarer.
« Son ambition, son ego, son investissement dans le populisme, le recrutement d’une équipe spécialisée de communicateurs, le tour du Cameroun qu’il effectuait sous le couvert du football…, tout ceci faisait déjà de lui un prétendant continuellement en campagne, certes sans le déclarer officiellement mais qui dessinait en privé son programme politique », indique-t-il.
Et à l’activiste politique de parler d’une forme de chantage pour la présidentielle 2025. « Sachant clairement le contexte de colère gouvernementale et les multiples enquêtes en cours, il tente une manœuvre de chantage dans perspective de la présidentielle 2025 où Paul Biya, 91 ans, se dit-il, à besoin des gens comme lui. Se considérant toujours comme populaire, capable d’orienter un grand nombre de voix, il invite en réalité Paul Biya à ne pas se mettre à dos un soutien potentiel. Étrange lorsqu’on sait qu’il s’agit de son « papa » et de sa « maman » », souligne-t-il.