Le leader du groupe Magic System, A’Salfo, a récemment livré un témoignage émouvant sur les débuts modestes de la formation musicale ivoirienne. Lors d’une interview, il est revenu sur une période difficile de leur jeunesse passée à Anoumabo, quartier populaire d’Abidjan, où la solidarité et la débrouillardise étaient les clés de la survie. Il rappelle que le groupe mangeait à crédit chez une maman d’Anoumabo.
« Oui, on mangeait à crédit chez une maman d’Anoumabo parce qu’on n’avait pas les moyens », confie-t-il. À cette époque, les futurs membres de Magic System, encore inconnus, devaient faire preuve d’humilité pour obtenir un plat de garba, payé à crédit. « On faisait la courbette pour être servis. Et quand on avait un peu d’argent, on revenait rembourser. C’était comme ça », se souvient-il.
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Le chanteur compare même leur système de remboursement à celui des États auprès du Fonds monétaire international (FMI) : « On remboursait et on renouvelait le prêt. » Mais une dette particulière est restée symbolique : celle de 30 000 FCFA, jamais remboursée. Non pas par négligence, mais parce que la dame qui les avait nourris avait refusé l’argent.
« Pour elle, c’était sa contribution à la carrière de Magic System », explique A’Salfo. Cette générosité désintéressée a marqué le groupe, qui a choisi de rendre hommage à cette bienfaitrice d’une autre manière. « On est allés bien au-delà des 30 000 FCFA », précise-t-il, sans entrer dans les détails, mais laissant entendre que le geste a été à la hauteur de leur reconnaissance.
Ce récit touchant met en lumière les racines profondes de Magic System à Anoumabo, mais aussi les valeurs de solidarité, d’humilité et de reconnaissance qui ont forgé leur parcours. Un rappel que derrière chaque succès se cache souvent une histoire de soutien silencieux et de sacrifices partagés.
Lucien Kouaho (stagiaire)