Le journaliste et patron de presse André Silver Konan a relancé, ce vendredi 3 octobre 2025, le débat autour de l’avenir de l’artiste zouglou Petit Denis, dit Denco ou encore El Capo. Le patron de presse se demande si on peut-on vraiment vouloir faire le bonheur de quelqu’un contre son gré ?
Dans une publication sur sa page Facebook, il a posé une réflexion qui interpelle :« La problématique autour de Denco Koulaté, Capitaine El Capo, se résume en une seule question : que peut-on construire durablement avec une personne qui n’a pas la volonté de changer ? Et, accessoirement, une autre interrogation : peut-on vraiment vouloir faire le bonheur de quelqu’un contre son gré ? »
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Cette sortie intervient alors que plusieurs voix du monde culturel s’élèvent pour alerter sur la situation préoccupante du chanteur, connu autant pour son immense talent que pour ses rechutes personnelles. Parmi elles, celle de Yannick Rossi, acteur culturel, qui a adressé un message vibrant aux fans et aux autorités. Celui-ci a dénoncé les critiques négatives à l’encontre de son artiste. Il les invite plutôt à l’aider.
« Nous avons trop souvent l’habitude d’attendre le pire pour nous organiser, pour dire que nous aimons nos artistes. Aujourd’hui, c’est Petit Denis qui a besoin de nous. Cet homme qui a fait vibrer nos cœurs, qui a porté haut la voix du zouglou, traverse des moments difficiles », a-t-il écrit, appelant la ministre de la Culture, Françoise Remarck, ainsi que l’ensemble de la communauté artistique à se mobiliser.
Pour Yannick Rossi, il est urgent d’agir dès maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. « Au lieu d’attendre les hommages posthumes et les regrets tardifs, c’est maintenant qu’il faut agir. Soutenons-le, organisons-nous, soyons présents pour lui comme il l’a toujours été pour nous à travers sa musique », a-t-il insisté.
L’appel va au-delà des institutions et s’adresse directement aux « zouglouphiles », ces passionnés du mouvement qui ont grandi avec les chansons de Petit Denis. « Aidons Petit Denis pendant qu’il est là, pendant qu’il peut encore sentir et recevoir l’amour de sa grande famille zouglou. Car un artiste n’a pas seulement besoin d’applaudissements, il a besoin de sentir que son peuple est derrière lui, dans les bons comme dans les mauvais jours », a poursuivi l’acteur culturel.
Au cœur de cette mobilisation, la question d’André Silver Konan reste en suspens : peut-on réellement sauver un artiste malgré lui ? Si certains plaident pour la solidarité et l’accompagnement, d’autres estiment que le choix final revient à l’homme lui-même. Mais une chose est sûre : l’avenir de Petit Denis, figure emblématique du zouglou, continue de susciter passion et inquiétude au sein de la société ivoirienne.
Lucien Kouaho (stagiaire)