Démarré le 1er avril, le Festival international de la culture et des arts de Daoukro (FICAD) a fermé ses portes, le dimanche dernier. Durant une semaine, la ville de Daoukro a vécu la culture dans toute son expression. Le commissaire général, le député Olivier Akoto, satisfait du bon déroulement, dresse ici le bilan dans tous ses détails.
Vous êtes à la fin de la 18è édition du Festival international de la culture et des arts de Daoukro de Daoukro (FICAD), avez-vous le sentiment du devoir accompli ?
Oui, nous disons mission accomplie ! Nous disons merci à Dieu et au président Henri Konan Bédié, haute autorité morale du FICAD, lui qui a mis tout en œuvre pour que cet événement puisse se tenir dans de bonnes conditions. Nous disons merci aussi au ministère de la Culture et de la francophonie avec son appui technique et institutionnel.
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Madame la ministre de la Culture a bien voulu dépêcher son conseiller technique qui était à nos côtés. Vous avez vu la ferveur des populations de Daoukro et de l’Iffou. Pendant une semaine, des milliers de festivaliers ont défilé. Aujourd’hui, le FICAD est en train d’écrire ses lettres de noblesse. Tout s’est bien passé et on ne peut que dire merci à Dieu.
Quelle a été la spécificité de l’édition de cette année ?
Nous avons vu de grands concerts avec de grands noms de la musique ivoirienne. Nous avons eu Kérozen DJ pour l’ouverture et la clôture avec Roseline Layo qui ont chanté devant près de 20 000 personnes. C’est extraordinaire. Nous avons vu aussi de grands artistes baoulé qui assurent aujourd’hui la relève. Je veux parler d’Arthur et Sawé, Maguy et Cécile, Loukou Confiance et j’en passe. Je voudrais aussi dire que nous sommes dans la continuité de l’opération de sensibilisation pour un civisme routier qui était un sous-thème de cette 18è édition.
Nous avons profité de ce sous-thème pour sensibiliser nos jeunes au port du casque de moto. Comme action sociale et communautaire, nous avons offert plus de 200 casques à des motos cyclistes. Ce geste est pour nous, une manière d’interpeller nos frères pour dire que c’est vrai qu’on est appelé à partir tous dans l’au-delà, mais ce qu’on peut faire pour éviter les accidents dramatiques, il faut le faire. Donc, le port de casque a été recommandé durant ces festivités.
Nous avons fait une sortie touristique dans le village de Kodi où nous avons vu, en direct, de manière pratique et concrète, l’intronisation d’un chef de village en pays Baoulé. C’est un fait culturel. Nous avons communié avec nos parents Agni qui sont arrivés des 5 grandes régions du pays Agni : les peuples Indénié (Abengourou), Djuablin (Agnibilékrou), Sanwi (Aboisso) et Moronou (Bongouanou). Les peuples Agni et Baoulé sont des alliés. C’était dans le cadre de l’alliance interethnique qui a prévalu et le brassage des cultures et des peuples. On a vu défiler des peuples Agni. C’est pour nous, une manière de pérenniser le patrimoine culturel du grand peuple Akan.
L’administration ivoirienne était présente avec tous ses démembrements. Nous leur avons offert un stand. Toutes les Directions régionales étaient représentées et ont défilé. Ces Directions régionales ont présenté leurs différents services. C’était vraiment une très grande innovation qui a été appréciée, sous la houlette du préfet de la région qui a marqué sa présence effective à toutes les étapes. Nous avons eu droit aussi aux jeux traditionnels dont l’awalé, la toupie, le n’dolo des femmes, le balafon. Le FICAD a aujourd’hui une grande envergure. Nous avons compté plus de 100 000 visiteurs en moins d’une semaine.
Un sujet qui vous tient vraiment à cœur, c’est la question du soutien étatique, pouvez-vous y revenir ?
Nous avons 18 ans aujourd’hui, quand vous voyez le déploiement de la logistique, la ferveur, le contenu, ce que le FICAD a comme impact, la cohésion sociale, le rapprochement des peuples, ce sont des atouts considérables qui méritent d’être accompagnés. Aujourd’hui, nous crions réconciliation, cohésion. Pour fédérer toutes les énergies, tous les compartiments de la population, il faut la culture. Quand cette initiative est prise pour que tout le monde se parle, se côtoie et, loin de la politique, on tait toutes nos querelles par le biais de la culture.
On ne peut ne pas soutenir cette initiative. Jusqu’à présent, je demande toujours que le ministère de la Culture puisse nous inscrire dans le budget officiel de l’Etat de Côte d’Ivoire où chaque année, nous savons qu’à telle période, voilà tel budget qui va accompagner le festival. Cela nous permettra de répondre à nos exigences puisqu’aujourd’hui, l’évènement est devenu incontournable. Les populations de l’Iffou et la Côte d’Ivoire artistique font corps avec le FICAD. On ne peut pas ne pas attendre le soutien de l’Etat de Côte d’Ivoire. Je suis convaincu que mon appel sera vraiment entendu par le Gouvernement ivoirien et que nos attentes seront satisfaites.
Est-ce que l’Etat a une ligne budgétaire pour soutenir les actions culturelles ?
Absolument ! Il y a des fonds de soutien aux actions culturelles. Il y a le Fonds de la promotion du tourisme. Nous demandons simplement que le FICAD soit inscrit dans ces Fonds.
Est-ce qu’on vous présente des critères à remplir, vous les promoteurs d’actions culturelles ?
Si d’abord les principes sont acquis, nous allons remplir les critères. Un Festival qui a 18 ans a quand même des référentiels. Nous attendons toujours. Nous avons démontré que l’événement est puissant, fort et fédère toutes les sensibilités. C’est la promotion du patrimoine culturel en Côte d’Ivoire.
On a vu la présence de toutes les sensibilités politiques à cette édition, comment avez-vous fait ?
Comme un trait d’union, le FICAD fait la jonction entre toutes les considérations et tous les clivages. On ne parle pas de politique au FICAD. Je suis un élu issu d’un parti politique, mais depuis 18 ans, j’ai une soixantaine de personnes qui animent le Comité d’organisation et qui sont d’obédiences diverses. A aucun moment, on n’a parlé de parti politique au Festival. Après le Festival, on peut aller où on veut et faire ce qu’on veut. Quand le FICAD s’ouvre, il n’y a pas de RHDP, PDCI, PPA-CI, FPI, etc. Tous les membres du Comité d’organisation fédèrent leurs énergies. On est tous ensemble. La culture est la seule tribune où tous les Ivoiriens peuvent se retrouver.
Le FICAD a aussi une rubrique “Miss’’, quelle est sa place ?
La beauté est exprimée au FICAD. Ces belles filles viennent s’exprimer pour démontrer que le FICAD, c’est aussi la mode, la beauté comme articulation de l’évènement. Généralement, nous avons de très belles Miss. Certaines, après FICAD, ont été dans le trio de Miss Côte d’Ivoire. Miss FICAD 2022 s’est retrouvée Miss Cedeao. Il faut dire que nous mettons du sérieux dans ce que nous faisons. C’est aussi une tribune de la beauté.
Un dernier message ?
Je voudrais dire merci à toutes les populations de l’Iffou en général et de Daoukro en particulier, qui ont accueilli ces milliers de festivaliers. Je voudrais aussi dire merci à tous ces artistes qui sont passés, à tous nos partenaires qui nous soutiennent.
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Je n’oublie pas toutes ces Institutions, le ministère de la Culture, le ministère du Tourisme pour leurs appuis institutionnels, le Conseil régional de l’Iffou, la Mairie de Daoukro. Merci à tous ceux qui, de près ou de loin, ont apporté leurs contributions au FICAD. Rendez-vous est pris pour avril 2024. Nous espérons que, d’ici là, nous aurons les moyens conséquents de l’Etat de Côte d’Ivoire parce que nous insistons que cette initiative est à accompagner.
Interview réalisée par JB KOUADIO
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