Icône de la musique sud-africaine, Brenda Fassie demeure, plus de vingt ans après sa disparition, une figure marquante de la scène africaine. Le 26 avril 2004, la star s’effondre chez elle.
Née le 3 novembre 1964 à Langa, un quartier du Cap, elle s’est imposée dès son plus jeune âge par son talent hors norme. Mais derrière la légende de la « Madone des bidonvilles », ainsi que la surnomma le Time Magazine en 2001, se cache une vie marquée par les excès et la tragédie.
A lire aussi : La journaliste Marie Mactar Niang est décédée il y a 2 ans
Fille d’une pianiste, Fassie fonde son premier groupe, The Tiny Tots, à seulement 4 ans. Adolescente, elle chante pour les touristes afin de soutenir sa famille, avant de s’installer à Soweto en 1981. Sa carrière prend alors un tournant décisif : après un passage au sein du groupe Joy, elle rejoint Brenda and The Big Dudes. Avec eux, elle enregistre en 1983 l’album Weekend Special, véritable succès qui propulse son nom sur le devant de la scène musicale sud-africaine.
Connue pour ses titres populaires tels que Too Late for Mama, Thola Amadlozi ou encore l’incontournable Vul’indlela, Brenda Fassie a conquis un public bien au-delà des frontières de son pays. Son album Memeza fut d’ailleurs le plus vendu en Afrique du Sud en 1998, consacrant son passage du funk au style kwaito, alors en plein essor.
Toutefois, la chanteuse a longtemps mené un combat contre ses propres démons. Dès la fin des années 1980, elle sombre dans la consommation de cocaïne, une dépendance qui l’oblige à suivre plus d’une trentaine de cures de désintoxication. En 1995, elle est retrouvée auprès du corps sans vie de sa compagne Poppie Sihlahla, décédée d’overdose, un drame qui bouleverse profondément son existence.
Fassie n’était pas seulement une artiste ; elle était également une militante engagée. Par ses prises de position tranchées, sa proximité avec les quartiers défavorisés de Johannesburg et ses chansons aux messages sociaux, elle donnait une voix aux oubliés des townships.
Mais le 26 avril 2004, la star s’effondre chez elle. Transportée d’urgence à l’hôpital, elle décède le 9 mai, à seulement 39 ans. L’autopsie révélera qu’une crise d’asthme, provoquée par une surdose de cocaïne, a mis fin à la vie de cette artiste adulée.
Symbole d’une génération, Brenda Fassie laisse derrière elle un héritage musical immense. Son parcours, entre éclat artistique et descente aux enfers, continue d’émouvoir et d’inspirer ceux qui voient en elle une légende dont la voix ne s’éteindra jamais.
Lucien Kouaho (stagiaire)