Un collectif propose la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire dans les jours à venir. C’était le 19 juin 2025 dans la salle de conférence de la médiathèque municipale de Treichville. L’objectif est de créer une administration provisoire avec une feuille de route claire.
L e mythique club de football ivoirien, Africa Sports d’Abidjan, est à nouveau au cœur de la tourmente. Jeudi, 19 juin 2025, la salle de conférence de la médiathèque municipale de Treichville a été le théâtre d’une offensive sans précédent, menée par le collectif des supporters du club, réclamant le départ de l’actuel président, Narcisse Téa Kuyo. À travers une série de déclarations, de banderoles explicites et de prises de parole tranchantes, les dissensions, longtemps contenues, ont explosé au grand jour. La hache de guerre est bel et bien déterrée.
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Et cette crise ouverte cristallise des années de frustrations, d’échecs et de silences pesants. Pour comprendre la situation actuelle, il faut revenir à 2021, année qui marque le début du mandat de Narcisse Téa Kuyo, élu à la tête d’un Africa Sports en quête de relance. Malaise d’un club en panne d’institutions L’absence de structures de gouvernance a été pointée du doigt comme l’un des principaux maux de la gestion Téa Kuyo.
Alors que les textes prévoient un fonctionnement collégial et participatif, le club a continué à fonctionner sur un mode centralisé. Les 36 membres actifs reconnus par la FIFA, censés jouer un rôle décisif dans la vie du club, ont été réduits au silence. Cette mise à l’écart des forces vives de l’Africa a nourri une profonde colère et un sentiment d’abandon chez les supporters. Les conséquences sportives sont à la hauteur de ce dysfonctionnement institutionnel : absence de recrutement (le club est même interdit de recrutement par la FIFA), exode des joueurs, dont récemment le capitaine Alex Aguié et une instabilité chronique.
La démission du staff technique, les départs en cascade des cadres et l’absence de vision stratégique ne font qu’aggraver la situation. Vers une transition ? Face à l’implosion qui menace, le collectif propose la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire dans les jours à venir. Objectif : créer une administration provisoire avec une feuille de route claire : mise en place d’une société de gestion, nomination des postes statutaires, et surtout, l’organisation d’élections crédibles. Cette transition devrait durer quatre mois, selon les initiateurs. Déjà, plusieurs candidats se sont déclarés pour briguer la présidence du club : Babou Éric, Jean-Michel Deigna et Koné Cheick Oumar, ancien président du club.
Ce dernier bénéficie d’un soutien affirmé de figures historiques du club, telles que Konan Adolphe ou encore Assémian Kassi. Cependant, la tenue d’une AG ordinaire annoncée par Narcisse Kuyo pour le 29 juin 2025, est perçue par beaucoup comme une tentative de passage en force. Pour ses détracteurs, il cherche à prolonger un mandat qu’ils estiment expiré à la fin de la saison sportive, et non civile.
L’avenir
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction