La rumeur a enflammé la presse camerounaise : Marc Brys aurait présenté sa démission du poste de sélectionneur des Lions Indomptables ce mercredi 23 juillet 2025. Une information rapidement démentie par l’intéressé dans une lettre adressée au ministère des Sports. Pourtant, cette sortie, bien que formellement infondée, illustre le climat tendu qui entoure l’équipe nationale depuis plusieurs mois.
Dans les milieux du football local, la nouvelle n’a guère surpris. Paul Djifack, ancien arbitre de première division et observateur averti, a réagi sans ambages dans les colonnes de Kamerfoot. « J’ai appris comme tout Camerounais la démission du sélectionneur Marc Brys. Moi, ça ne m’a pas beaucoup surpris. Beaucoup regardent le football uniquement sous l’angle des résultats, or le football, c’est un tout », a-t-il déclaré.
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Pour Djifack, les tensions récurrentes entre le technicien belge et la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) ont fragilisé l’autorité de Brys depuis sa prise de fonction. Il rappelle d’ailleurs que la tutelle de l’entraîneur relève de la Fécafoot, et non du ministère des Sports, une distinction institutionnelle souvent ignorée mais pourtant cruciale.
La situation, selon lui, est le fruit d’un conflit de légitimité entre deux entités rivales. « Quand les relations ne sont pas bien, quels que soient les résultats que vous donnez, vous finirez par lâcher », affirme l’ancien arbitre. Il salue néanmoins la résilience de Brys dans ce contexte délicat : « Il a même beaucoup tenu ».
Concernant l’impact éventuel d’un départ du sélectionneur, Djifack se veut rassurant : « Pour un monsieur qui réside en Belgique et vient occasionnellement au Cameroun pour des regroupements, cette démission n’aura aucune répercussion négative sur les résultats des Lions ».
Le principal défi reste donc politique. Si Brys reste en poste, c’est dans un environnement où les querelles administratives brouillent les ambitions sportives. Si son départ se confirme, la Fécafoot devra trouver un profil consensuel, capable de réconcilier les parties en conflit. Car au Cameroun, le football dépasse les lignes de touche : il est aussi affaire de pouvoir et d’orgueil.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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