Adama Sessouma, est professeur certifié des Lycées et Collèges au Burkina Faso. Il est le président de l’Association Kalegue (AK), Commissaire général du Festival de la Culture Nanergué (FESCUNA). A la faveur de la 9ème édition du Festival du Sénang à Korhogo, Sessouma a déploré qu’au Burkina Faso, le Sénoufo a pratiquement honte de se montrer en tant que tel.
Vous avez conduit une forte délégation du Burkina Faso pour prendre part à l’édition 9 du Festival du Sénang à Korhogo. Qu’est-ce qui explique cette grande mobilisation ?
Je suis le président de la délégation et Abou Dembélé, professeur Certifié des Lycées et Collèges, vice-président de l’AK, Chargé des relations extérieures du FESCUNA, vice-président. Cette forte mobilisation s’explique d’abord par notre attachement à notre patrimoine culturel Sénoufo, ensuite à notre engagement à faire la promotion de notre culture et encourager les initiateurs du Festival du Sénang et ceux qui œuvrent pour la préservation de la culture Sénoufo.
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Quel bilan faites-vous de cette 9ème édition ?
Nous faisons un bilan satisfaisant de la tenue, de l’organisation et de l’engagement du commissaire général du Festival du Sénang pour la promotion et la préservation de notre patrimoine culturel. Nous apprécions positivement les innovations introduites pour cette neuvième édition à savoir le circuit touristique pour les festivaliers et l’entrepreneuriat des jeunes.
Quels conseils avez-vous à donner au commissaire général Alexis Sékongo pour rendre le festival encore plus attractif ?
Nous n’avons pas forcement de conseils pour le commissaire général du Festival du Sénang au regard du nombre d’années d’expérience qu’il a dans l’organisation. Cependant, nous l’encourageons à garder le cap, car ce n’est pas facile l’organisation d’un tel évènement qui mobilise autant de monde. Mobiliser tout ce monde autour du patrimoine culturel commun n’est pas donné à tout le monde. Que Dieu continue de le bénir pour que nous puissions suivre ses traces dans notre pays, le Burkina Faso.
Notre culture est en train de perdre ses valeurs au fil des années en Côte d’Ivoire. Quel est l’état des lieux au Burkina Faso ?
Nous pouvons dire que la situation est encore acceptable en Côte d’Ivoire. Au Burkina Faso, le senoufo a pratiquement honte de se montrer en tant que tel. C’est ce qui note l’absence de telle organisation comme le Festival du Sénang pour la promotion de la culture même s’il faut reconnaitre que la jeune génération que nous sommes est en train de prendre conscience. Ce qui est alarmant de nos jours est qu’il y a des villages Sénoufos au Burkina Faso où personne n’est capable de vous dire bonjour en senoufo pour vous dire à tel point la situation est préoccupante. C’est d’ailleurs le socle de notre engagement dans la promotion de la culture.
Que faites-vous pour préserver notre culture au Burkina Faso ?
Nous avons un festival dénommé Festival de la Culture Nanergué (FESCUNA) qui se tient tous les ans dont l’édition 2023 se tient du 29 février au 2 mars 2024 à N’Dorola. Ce festival est organisé par l’Association Kalegue (AK). Nous comptons mobiliser du monde à la taille du Festival du Sénang dans les années à venir.
Quelles stratégies vous mettez en place pour mettre un frein à la perte de nos valeurs culturelles ?
Nos stratégies sont essentiellement autour des forums WhatsApp, l’organisation des colloques et le FESCUNA.
Entretien réalisé par Karina Fofana à Korhogo.