Initié par l’Institut français, le 5ème forum régional « Notre futur » Dialogues Afrique-Europe débute, ce samedi 20 avril 2024, pendant le MASA, au Palais de la Culture de Treichville. Dans cet entretien, le directeur général du MASA, M. Abdramane Kamaté, situe les enjeux de cet événement intitulé « Hériter du futur, valorisons la diversité du patrimoine pour créer un avenir commun ».
Pourquoi le 5ème forum Notre futur- Dialogue Afrique-Europe se tient-il pendant le MASA 13 ?
Le Forum se tient pendant le MASA simplement parce qu’il a l’ambition d’aller à la rencontre des populations, de la société civile et surtout des jeunes. Le MASA a mis au cœur de sa programmation 2024 tout ce qui touche à cette jeunesse. C’est une jeunesse créatrice et engagée. Et cette cible est également celle du Forum. Au regard de cette convergence de cible, il était tout à fait indiqué que le MASA et le Forum Notre futur se mettent ensemble pour créer une synergie d’actions et la mutualisation de moyens pour pouvoir atteindre la société civile ivoirienne et africaine, en particulier la jeunesse.
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De cette rencontre et ses grandes articulations ?
Les enjeux sont nombreux. Permettez que je m’arrête sur deux principalement. L’un, c’est la promotion du patrimoine. Nous pensons que les créations ne doivent pas être déliées du patrimoine et qu’elles doivent, de ce fait, s’appuyer sur le patri- moine pour davantage s’ancrer dans les réalités de nos territoires.
L’autre enjeu qui me paraît important, c’est celui de l’appui aux industries culturelles créatives (ICC) du continent avec tout à l’esprit la nécessité que les ICC puissent s’appuyer fortement sur le patrimoine pour leur essor. Donc, nous lions clairement le patrimoine et les ICC afin d’envisager un développement intégral et un développement intégré de nos sociétés.
C’est l’ambition que le forum Notre futur et le MASA ont en partage pour cette activité. Les grandes articulations sont les suivantes : les premiers débats auront lieu pendant le MASA sur des thématiques communes, dont certaines ont été débattues durant cette édition du MASA. Je pense notamment à tous les débats qui ont été entamés pendant le MASA et qui auront lieu autour des ICC, ainsi que les héritages patrimoniaux.
Je pense aussi à la question de la création contemporaine africaine qui a donné lieu à un colloque pendant le MASA et qui sera en partie repris. Il y a une logique de programmation entre le MASA et le Forum. Il y a aussi une grande porosité au niveau des acteurs qui sont intervenus dans le cadre du MASA et qui pourront également intervenir dans le cadre de ce forum.
Ce forum a pour ambition, entre autres, de repenser l’histoire à travers les ICC. Quelle peut être la contribution du MASA pour l’atteinte de cet objectif ?
La force d’une industrie est sa capacité à pouvoir s’appuyer sur des réalités endogènes, les forces et les faiblesses du territoire sur lequel cette industrie s’implante. Pour ce qui concerne les industries culturelles créatives, il est difficile de les envisager si nous ne prenons pas en compte l’histoire de l’Afrique, le patrimoine de l’Afrique, les us et coutumes du continent. Lesquels permettent d’envisager de façon solide et pérenne le développement d’une industrie culturelle locale. Dès cet instant, je crois que le MASA s’est fortement inscrit dans la promotion du patrimoine africain, de l’histoire africaine, puisque beaucoup de créations ont abordé ces thématiques dans le cadre de ce MASA, mais sous un angle qui permet de se projeter plus sereinement dans le futur.
A partir de cette compréhension, la contribution du MASA au Forum nous paraît être une évidence, puisque ces deux événements vont beaucoup s’appuyer sur le passé, le patrimoine et l’histoire pour apporter leur pierre à l’édification d’une industrie culturelle africaine forte et rayonnante.
Le journal du Masa
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction
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