Le journaliste sportif Fernand Dédeh a accordé une interview au président de la Fédération ivoirienne de football (FIF) Idriss Diallo. Plusieurs questions ont été abordées. Entre autres, ses rapports avec ses anciens adversaires Didier Drogba et Sory Diabaté ; les réformes au niveau de la FIF ; les salaires des joueurs etc. Selon lui, Jean-Louis Gasset a les mains libres à 200%.
À Barthelemy Zouzoua Inabo : Le président de la fédération ivoirienne de football s’est prêté volontiers aux questions des joués et acteurs de football à travers la plate-forme WhatsApp, dédiée à la promotion de la CAN 2023. Échanges francs. Questions directes, réponses sans faux-fuyants.
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Comment se réveille-t-on chaque matin quand on est président de la Fédération ivoirienne de football ? On est stressé ? On est déterminé ?
On se réveille chaque matin, comme chaque jour, en rendent grâce à Dieu, au tout-puissant en lui demandant de nous accompagner la journée entière pour faire face à nos responsabilités. Une fois que vous avez des responsabilités, il faut les assumer. On prie de pouvoir les assumer avec efficacité, dans la justice et de la façon la meilleure, dans l’intérêt du football ivoirien.
Depuis votre arrivée à la tête de la Fédération ivoirienne de football, vous avez eu un temps d’observation je suppose. Quelles sont les mesures que vous comptez prendre pour améliorer la communication de la FIF car je la trouve très mauvaise.
Vous savez, quand vous arrivez à la tête d’une fédération, surtout après une normalisation, vous n’imaginez pas le nombre de dossiers qui vous attend. Donc, vous vous organisez pour pouvoir mettre en place des solutions dans tous les secteurs. Au niveau de la communication, il est clair qu’elle n’est pas parfaite. Cependant, nous travaillons à l’améliorer.
Il y a une refonte de la FIF qui est en cours avec un partenaire. Nous pensons que la finalisation se fera en principe, à la fin de ce mois, nous allons avoir un site totalement dynamique et des communiqués managers totalement dédiés à ce site pour pouvoir déjà être à la hauteur de la communication digitale. Ensuite, les équipes qui sont là que nous avons trouvées en place, nous allons faire en sorte de les aider à avancer dans la bonne direction. Les responsables de ces secteurs sont challengés régulièrement.
Le Smig n’existait pas avant votre arrivée à la tête de la FIF. Il est maintenant de 160 000 en Ligue1, 100 000 Ligue 2 et 60 000 D3. 1 an après l’entrée en vigueur de la mesure, tous les clubs respectent-ils cette décision ?
C’est un des pans les plus importants de notre projet, faire en sorte que les joueurs ivoiriens aient le SMIG. À ce niveau-là, je tiens à remercier et à féliciter les clubs, parce qu’ils ont compris ce que nous souhaitions et ils ont joué le jeu. Depuis que nous avons fixé cette décision d’avoir le SMIG, nous avons laissé quatre (4) mois aux clubs pour s’organiser et la mettre en œuvre. Et depuis quatre mois, nous avons commencé à opérer les contrôles pour voir ceux qui respectaient la décision. Sur cette base-là, les subventions ne sont payés qu’une fois les critères respectés.
Après votre élection à la tête de la Fédération ivoirienne de football, vous avez appelé au rassemblement. Après votre appel aux candidats malheureux, quelle a été leur réponse ?
Je voudrais demander à mes frères ivoiriens, journalistes ou non, de laisser les élections derrière nous. Nous sommes aujourd’hui en avril 2023, les élections ont eu lieu en avril 2022, ça fait un an. Une fois qu’on laisse les élections de côté, on entre dans un processus de construction. Les élections ont opposé à un moment, trois Ivoiriens avec des projets différents. Il y a un qui a gagné. Les autres sont de la famille du football.
Comme je dis, j’ai fait des démarches vers eux mais je ne veux pas revenir sur ça. Ils savent ce qui s’est passé, nous savons ce qui s’est passé. Je leur dis que le football ivoirien ne m’appartient pas, je n’ai pas cette prétention-là, je suis aujourd’hui à la tête du football ivoirien pour un mandat qui prendra fin un jour comme mes prédécesseurs et qu’au cours de ce mandat, mes mains et mes bras sont ouverts. Je dis que mon projet, c’est « Rassembler pour développer » parce qu’on ne peut réussir seul. Je souhaite vraiment qu’on laisse tranquille les frères qui étaient mes adversaires d’hier et aujourd’hui, ils savent que la porte leur est grandement ouverte.
Au niveau des éléphants de Côte d’ivoire, il ressort que l’entraîneur n’a pas carte libre pour mieux travailler et il y a trop de favoritisme au sein de la sélection. Quels sont les critères de sélections des joueurs ?
Moi, je suis surpris de la propension que nous avons à mettre en doute la parole des responsables. Quand quelqu’un vient affirmer ce que vous dites, à savoir qu’il y a du favoritisme, de l’interventionnisme, moi je voudrais bien qu’on apporte les preuves de ce qu’on avance. Je vous ai dit et je le répète, je suis un manager qui ne m’implique pas dans les responsabilités de mes collaborateurs. Je choisis mes collaborateurs par rapport à leurs compétences, je leur donne une feuille de route, je les évalue sur leurs performances.
Vous pensez que même si je suis président de la FIF, j’ai plus de compétence que Jean-Louis Gasset dans le choix d’un joueur ? Il faut faire quand même preuve d’un peu d’humilité. Quelqu’un qui a été ancien joueur, entraîneur, entraîneur-adjoint de l’équipe nationale, qui a fait tout ce parcours, vous pensez que j’ai plus de connaissance en football qu’à lui ? Alors comment je peux prétendre lui imposer des joueurs. Jean-Louis Gasset a les mains libres à 200%. Il est payé pour faire son travail. Il fait son job et je le juge aux résultats. Il a un objectif qui lui a été fixé et il doit travailler pour atteindre cet objectif. Moi, je lui donne les moyens pour y arriver. Tout le reste, c’est le fantasme.
Quel objectif avez-vous fixé à Jean-Louis Gasset ?
Concernant l’objectif de Jean-Louis Gasset, j’ai été clair. Je lui ai dit que son objectif est d’aller chercher la CAN. Aller chercher la CAN, c’est se donner les moyens d’avoir une équipe la plus performante possible, ce que j’ai appelé l’équipe-commando. Mais d’un autre côté, quand je le dis, ne le prenez pas pour faire la polémique mais prenons-le simplement : le champion d’Afrique aujourd’hui s’appelle le Sénégal. Le meilleur pays africain au classement FIFA, demi-finaliste de la coupe du monde, c’est le Maroc.
Donc, à minima, vous avez devant nous, deux pays qui sont des pays-phares aujourd’hui. Nous sommes un pays en reconstruction. Cette reconstruction, nous la faisons sur dix-huit (18) mois. Donc, il est que la reconstruction n’est pas une affaire facile. C’est la raison pour laquelle j’ai appelé ce groupe « Commando ». L’objectif, c’est d’aller chercher la CAN. On va se battre pour y arriver. À minima, nous devons être dans le dernier carré. C’est ça, l’objectif.
Pour avoir participé au CHAN 2018 au Maroc les journalistes accrédités avaient accès gratuitement au TGV et autres moyens de transport pour rallier les villes. Qu’avez-vous prévu pour les déplacements dès journalistes présents à la CAN ici en CI
Vous avez donné l’exemple pour l’Algérie pour les journalistes. Je vous ai dit ici que les journalistes sont particulièrement importants pour la CAF, nous allons voir comment nous allons gérer ces choses-là. Dans certains pays où nous étions, le billet d’accès au stade donnait droit au transport gratuit. Même aux spectateurs pour éviter que les gens viennent avec leurs voitures. Nous avons au COCAN, une commission Transports, je pense qu’elle travaille à des solutions de cette nature. Nous allons conseiller des hôtels pour les journalistes et à partir de là, organiser dans la mesure du possible, organiser le transport.
Monsieur le président, quel mécanisme pour avoir les maillots originaux des Eléphants à la FIF ? Sinon, Treichville et Adjamé proposent des faux aux Ivoiriens
La fédération, actuellement avec son sponsor Puma, est en train de finaliser une commande de maillots qui devraient arriver à Abidjan au mois de juin. Dès que ces maillots seront disponibles, une organisation sera mise en place pour la vente efficiente des maillots des Eléphants. Ça va commencer à partir de Juin-juillet jusqu’à la CAN. Toutes les informations seront disponibles dès que tout sera mis en place.
NB : Le titre et l’introduction sont de la rédaction