En Colombie, pendant l’époque coloniale, des femmes afro-colombiennes ont pu créer avec des tresses, un système de codage pour montrer aux esclaves les chemins de la liberté.
Reportage de la Radiotélévision britannique
Selon un reportage de la Radiotélévision britannique (BBC), tout a commencé dans le Nouveau Monde, où on parlait de liberté. Et sur la côte caraïbe du soi-disant Nouvel Empire de Grenade, les femmes asservies ont imaginé une manière discrète de créer et de cacher des cartes d’orientation vers des espaces de liberté à la vue de tous.
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C’est ce que les habitants de la ville de Palenque de San Basilio, une ville créée par des esclaves en fuite à partir d’un système de codage bâti sur les coiffures mise en place par des femmes notamment Afro-colombiennes. « Après s’être arrangées avec les hommes, elles ont convenu qu’ils allaient utiliser le tressage, les coiffures, comme un code secret qui indiquait les chemins par où ils devaient s’échapper. », indique la radio.
Pour ce faire, ces esclaves vont porter ou créer des coiffures qu’ils vont utiliser pour s’orienter. « Les esclaves sont devenus des cartographes sans crayon ni papier, créant et portant des cartes dessinées avec des cheveux sur la tête», a fait savoir la radio.
Association des femmes afro-colombiennes
Ainsi pour le média, selon Emilia Eneyda Valencia Murrain, fondatrice de l’Association des femmes afro-colombiennes (Amafrocol), cette tresse constituait ainsi une carte pour les évadés. « C’est ainsi qu’ils ont conçu ce qu’on appelle les fameuses cartes d’évasion ou les voies de liberté ou d’évasion », explique-t-elle.
La radio a fait remarquer que les tresses ne servaient pas uniquement qu’aux cartes mais un système de transport pour emporter les affaires personnelles et des biens. « Dans ces coiffures, les femmes gardaient également des objets de valeur qui leur seraient utiles une fois arrivées aux palanques, comme des allumettes, des grains d’or ou des graines précieuses à cultiver», a-t-elle poursuivi.
Quant à la réalisation de la coiffure, la sociologue Lina María Vargas explique comment est élaborée la tresse. « Pour planifier les évasions, les femmes se rassemblaient autour des têtes des plus petits sur lesquels elles dessinaient leurs cartes. », souligne-t-elle.
A l’en croire, « ils les dessinaient avec des tresses, par exemple, une enroulée indiquait une montagne ; celles qui ressemblaient à des serpents, sinueuses, indiquaient qu’il y avait une source d’eau, un ravin ou une rivière; une tresse épaisse indiquait que dans cette section il y avait des soldats ».
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Emilia Eneyda Valencia Murrain
La BBC a souligner que grâce à ces libérations, la ville de Le Palenque de San Basilio a été bâtie par les premiers esclaves, le premier roi était Benkos Biohó. « Le Palenque de San Basilio n’était pas le premier ni le seul, mais c’est le plus connu pour sa stratégie libertaire et parce qu’il a été commandé par le roi Biohó, et enfin parce qu’il est devenu la première ville libre d’Amérique », a expliqué à la BBC World Emilia Eneyda Valencia Murrain, fondatrice de l’Association des femmes afro-colombiennes (Amafrocol).