Du 1er au 10 avril 2023, aura lieu le Festival international de la culture et des arts de Daoukro (FICAD). Son Commissaire général, Akoto Olivier, dans cette interview, parle des retombées socio-économiques et culturelles de l’événement. Et rassure que tout est prêt pour accueillir les festivaliers dans la sécurité.
Monsieur le Commissaire général du Festival international de la culture et des arts de Daoukro (FICAD), comment préparez-vous la 18ème édition de cet événement annuel ?
La 18ème édition du Festival international de la culture et des arts de Daoukro (FICAD), événement culturel de référence en Côte d’Ivoire, aura lieu du 1er au 9 avril 2023 prochain. Il a pour thème : » Culture, civisme et développement local». Cette thématique a un sous thème essentiel : Le civisme routier. Les préparatifs vont bon train.
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Mais pourquoi ce sous thème ?
On sait aujourd’hui ce que la route nous crée comme dégât. Nous avons estimé que la culture, à travers le FICAD, peut contribuer à la sensibilisation pour sauver des vies humaines. Du 1er au 09 avril, nous allons faire la promotion du civisme routier. Cette année, nous aurons la présence d’un pays frère qui est le Sénégal.
Quelles sont les raisons qui ont milité dans le choix de ce pays ?
Le Sénégal est un pays frère qui a une forte communauté en Côte d’Ivoire. C’est une manière pour nous de rapprocher les deux (02) peuples. Notre façon à nous de matérialiser le brassage culturel entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Nous avons eu l’honneur d’être reçu par l’ambassadeur du Sénégal en Côte d’Ivoire qui a bien apprécié notre démarche.
Chaque année, il y a également comme invité le grand peuple Agni : L’Agni du Moronou, de l’Indénié-Djuablin et du Sud-Comoé avec l’Agni du Sanwi. Ce sont nos alliés et le FICAD va aider, à sa façon le renforcement cette alliance inter-ethnique qui existe entre les peuples Baoulé et Agni. Il ne faut pas négliger cette alliance comme celle qui existe entre d’autres peuples de la Côte d’Ivoire parce qu’elle favorise la cohésion sociale et la réconciliation.
En dehors de ce rapprochement entre les peuples que le FICAD veut réchauffer, quelle est l’ossature de ce Festival ?
Elle comprend la grande foire gastronomique et culturelle, des concerts avec les grands artistes du moment et les influenceurs. Notre souhait est que tout se déroule dans un esprit de cohésion sociale, de paix, de partage, de communion.
Combien de personnes attendez-vous à Daoukro pour ce festival ?
Nous attendons au moins 100 mille personnes qui, pendant une semaine, vont séjourner à Daoukro.
La ville a-t-elle les capacités hôtelières pour recevoir tout ce monde ?
Daoukro fait sa toilette. C’est un festival et donc ceux qui viennent ne dorment pas forcement. Certains viennent pour les spectacles et retournent chez eux. D’autres pour les stands. En temps réel, ce sont 500 festivaliers qui pourraient dormir à Daoukro dans les différentes structures hôtelières de Daoukro et la banlieue.
Quels sont, pour vous, les impacts de ce Festival sur la ville ?
Le FICAD est une opportunité pour les hôteliers de faire de bonnes affaires. Les restaurateurs, les petits vendeurs, les artisans etc. L’impact économique est réel. Tout bouge pendant la période. S’agissant des réceptifs hôteliers, ce sont en moyennes 500 chambres qui sont pleines durant la période du FICAD. Pendant le FICAD, nous créons des emplois directs.
Le FICAD a 18 ans. C’est l’âge de la maturité, est-ce que le bilan est positif à votre avis?
2004 à 2023, cela fait effectivement 18 ans d’activités. Grâce au FICAD, Daoukro est passé de 3 réceptifs hôteliers à une dizaine aujourd’hui. Daoukro est désormais une destination touristique annuelle. Humblement, le FICAD est devenu la vitrine de la région de l’Iffou. Quand on parle de Daoukro, on parle de FICAD. En Côte d’Ivoire comme ailleurs dans le monde entier, tout le monde veut venir à Daoukro pour le FICAD. Le Festival est inscrit au calendrier culturel du ministère la Culture en Côte d’Ivoire, au calendrier touristique du tourisme en Côte d’Ivoire.
Le Festival bénéficie de l’appui institutionnel du ministère de la Culture et de l’appui institutionnel du ministère du Tourisme depuis 15 ans. Aujourd’hui, notre souhait, c’est l’appui financier. 18 ans d’activités sans interruption, le FICAD est à féliciter et encourager parce qu’il a inspiré plusieurs régions de la Côte d’Ivoire à créer des festivals. Mais une chose est de créer, une autre est de tenir le coup dans la durée. L’une de nos fiertés est que le Festival rassemble les femmes, les jeunes de tous les bords politiques, religieux, culturels. Et aussi le seul moment où on ne parle pas de politique. On parle de culture, de sport et de paix. D’ailleurs à propos de sport, il y a un cross populaire, un match de maracana.
Combien investissez-vous à chaque édition ?
C’est relatif. Mais je peux sans me tromper affirmer que nous investissons environ 100 millions par édition. Ce n’est pas de l’argent en espèce. Un podium géant en Côte d’Ivoire, les grands spectacles aujourd’hui, c’est au moins 2 millions de francs Cfa par jour. 10 jours, cela fait 20 millions de francs Cfa. Moi je n’ai pas cet argent. La sono fait 4 millions de francs Cfa par jour. Ce que nous faisons, ce sont les échanges de marchandises avec nos partenaires. Je voudrais profiter de cette occasion pour traduire mon infinie gratitude à tous les partenaires qui soutiennent le FICAD.
Est-ce possible de délocaliser un jour le FICAD de sa capitale qui est Daoukro ?
Nous avons, chaque année, le FICAD éclaté. A chaque édition, nous choisissons un département de la région où nous passons une journée. C’est à cela que le Conseil régional de l’Iffou et la Mairie sont impliqués dans l’organisation du FICAD. Cette année, nous serons à dans le département de Ouéllé, précisément à Kodi où nous nous rendrons, le 08 mars faire le Pakinou originel avec nos partenaires et assister à l’intronisation du chef du village. L’année dernière, nous étions à Prikro. Certainement un jour, on pourrait délocaliser mais il faut tenir compte des infrastructures. Avec nos parents de l’étranger, nous avons des contacts.
Vous parlez de 100 000 personnes qui sont attendues à ce Festival, est-ce que des dispositions sécuritaires sont prises pour éviter de possibles débordements?
Le FICAD, qui est désormais une référence, travaille en collaboration avec l’Etat de Côte d’Ivoire à travers ses démembrements que sont les préfets. Nous sommes en contact permanent avec le préfet de Daoukro qui va instruire les forces de l’ordre pour renforcer la sécurité. En tout cas pour cet événement, la sécurité est garantie, je peux l’affirmer. Daoukro-Abidjan c’est 250 kilomètres, la voie est relativement bonne. Pendant cette période, l’accès à Daoukro sera facilité. Nous demandons cependant à nos invités d’être prudents sur la route.
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Sur le terrain, les populations sont motivées, la chefferie également, le toilettage est prêt, les opérateurs économiques, les autorités administratives et politiques, religieuses, tout le monde est mobilisé. Le FICAD, c’est la culture, facteur de rassemblement. Tous nos invités viendront pour communier, pour parler de paix, de cohésion sociale.
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