La 6e édition du forum « La Finance s’engage » a été également marquée par une présentation de la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck sur le thème : « L’attractivité des Pme, levier du développement des indus- tries culturelles et créatives (Icc) ».
Elle a saisi l’occasion pour inviter les investisseurs à s’intéresser au secteur de la culture. Car, dira-t-elle, les Icc sont un secteur économique porteur. « Il est temps d’investir dans la créativité : la musique, la littérature, le cinéma, la mode, le design, les jeux-vidéos, les arts contemporains. Nous avons, de manière collective, un devoir d’accompagner les Icc dans l’accès au financement, préparer nos entrepreneurs pour qu’ils puissent bénéficier de ces opportunités », a-t-elle lancé, indiquant que la Côte d’Ivoire compte, pour le moment, 547 festivals organisés chaque année.
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Pour la ministre, le secteur de la culture apparaît aujourd’hui, comme le lieu des nouveaux enjeux, notamment les enjeux culturels et économiques. « Selon une étude menée par l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), les Icc représentent au niveau mondial 250 milliards de dollars d’exportation annuelle (153 375 000 000 000 FCfa), 30 millions d’emplois, 20 % de jeunes dont l’âge varie de 15 à 19 ans et 40 % des employés sont des femmes », a-t-elle souligné.
Selon elle, la zone Asie-Pacifique constitue le premier marché des Icc avec 33 % de vente mondiale, suivi de la zone Europe. « La zone Afrique et Moyen-Orient ne représente que 3 % des ventes mondiales, avec un marché caractérisé par la musique africaine, et par une industrie cinématographique qui, heureusement, se structure d’année en année », a-t-elle noté. La ministre a cité, à cet effet, Nollywood comme une référence.
« Nollywood est la deuxième puissance cinématographique au monde, derrière l’Inde, mais devant les États-unis. Elle produit 2500 Longs-métrages par an ». A en croire la ministre, l’industrie du cinéma produit par Nollywood rapporte entre 500 millions (306 750 000 000 FCfa) et un milliard de dollars (613 500 000 000 FCfa) par an.
Françoise Remarck a aussi noté qu’en Côte d’Ivoire, le poids économique du secteur des Icc est estimé à 2,43 % du Pib en 2012 pour un objectif de 4 %. « En dépit du fait que beaucoup d’entreprises prospèrent dans l’informel, ce secteur contribue vraiment à l’emploi des jeunes en particulier. En 2018, environ 20 % des jeunes de la tranche d’âge de 15 à 29 ans étaient employés du secteur des Icc. Avec près de 45 % de femmes. A ce jour, 25 % de sociétés de production sont recensées. Mais beaucoup plus sont encore dans l’informel », a-t-elle poursuivi.
Et d’ajouter : « Les chiffres ne font qu’augmenter. Ma recommandation, c’est que les entrepreneurs des ICC se fédèrent pour parler d’une même voix lorsqu’il s’agira de défendre leurs intérêts et maintenir une forme d’indépendance. Ces entrepreneurs devraient avoir leur place au sein de la Cgeci. » Pour la ministre, la Côte d’Ivoire dispose d’un fort potentiel, en particulier dans les tournages de séries.
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« Cela est dû, en partie, à l’ouverture de l’espace audiovisuel. Les séries brillent. Par exemple, pour le Fespaco, dans la catégorie Séries, sur 11 nominés, 4 sont ivoiriennes. Il est donc plus qu’urgent que l’ensemble des acteurs du secteur privé réalisent le potentiel de l’industrie culturelle et créative et décident d’y apporter un soutien financier. Mais aussi, que les acteurs des ICC comprennent la nécessité de leur attractivité pour bénéficier des meilleures opportunités », a-t-elle insisté.
Fraternité Matin