Cette fête a été l’occasion de présenter des pans entiers de la culture africaine, surtout le rôle primordial des percussions pour les communautés africaines.
L ’Afrique, berceau de l’humanité, est une terre sur laquelle cohabite de- puis des millénaires, des peuples aux cultures différentes par leurs particularités, objets, modes de vie, organisations sociales, connaissances techniques, conceptions philosophiques et religieuses, créations esthétiques… Ainsi, en instituant en 2019, une Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante (Jmca), c’est cette mosaïque culturelle que constitue le continent noir que l’Unesco a tenu à mettre en éveil.
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Et, à l’instar de tous les pays membres de l’organisation onusienne, la Côte d’Ivoire a célébré, le 24 janvier, la 4e édition de cette journée importante. C’est la place HKB de la ville d’Agboville, localité au riche patrimoine historique, qui a accueilli l’événement.
Il est 11h 30 minutes quand les festivités commencent par les notes d’un tambour parleur annonçant la couleur de cette édition placée sous le thème : L’Afrique et les percussions. Malgré un soleil écrasant, plusieurs centaines d’hommes et femmes, vêtus de tenues traditionnelles africaines aux cou- leurs chatoyantes, chantent et dansent aux rythmes des tambours, castagnettes et balafons.
Pendant une dizaine de minutes, l’artiste Pap Gnépo aidé de la troupe « la tribu des étoiles » donne un concert de percussions au cours duquel les instruments africains forment une belle symphonie avec ceux de l’occident. Juste après, plusieurs communautés d’ici et d’ailleurs présentent quelques-uns de leurs vastes patrimoines culturels. Les saltimbanques de la communauté Wê déclenchent des salves d’applaudissements par leurs acrobaties.
C’est l’Afrique en miniature qui défile dans le même élan enthousiaste. Puis c’est la série des allocutions. Tour à tour se sont succédé à la tribune, Alafé Wakili, président du comité d’organisation de la Jmca; Zié Coulibaly, président du comité scientifique; Nanan N’Dori Joseph, président régional de la chambre des rois et chefs traditionnels de l’Agnéby-Tiassa; Semon Pascaline, représentant la ministre de la Culture et de la Francophonie; Adou Gbalé, Représentant le parrain Dimba N’Gou Pierre, président du conseil régional; et Gbé Gueu Antoine, secrétaire général de la préfecture d’Agboville.
Tous ont rappelé le rôle primordial de la culture africaine et afro-descendante dans le développement au- quel aspire l’Afrique. Et souligné l’importance de la 4e édition de la Jmca au moment où la Côte d’Ivoire s’apprête à accueillir le Djidji Ayokwe, tambour mythique du peuple Ebrié, qui a été confisqué pendant la colonisation et qui se trouve depuis lors au Musée du Quai-Branly à Paris. Les prestations des artistes chanteurs Dothy Z, Macy, Jeff Bokolobango et bien d’autres ont transformé l’événement en un bal populaire. Hormis le côté festif, un comité scientifique s’est réuni le 23 janvier pour plancher sur le rôle des percussions en Afrique.
Dirigé par Zié Coulibaly, les travaux de la tableronde ont permis d’éclairer davantage l’opinion sur l’importance des percussions. « Les instruments à percussion rythment la cadence comme le cœur de l’homme percute dans sa poitrine. Sans percussions, il n’y a pas de vie. (…) Les instruments nous servent à préserver certains pans de la tradition. Ils sont un moyen de communication sûr». a-t-il révélé. En plus des autorités administratives et politiques, la Jmca a enregistré la présence des chefs coutumiers et religieux, des reines de beauté (Miss Côte d’Ivoire 2022, Miss popo carnaval en titre et Miss « Apoutchou ») ainsi que des jeunes et moins jeunes venus de toutes les cités environnantes pour célébrer la culture.
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La cérémonie s’est achevée à Agboville, par la remise de diplômes d’honneur à plusieurs personnalités pour leur contribution à la promotion des valeurs culturelles africaines et afro-descendante et la visite de stand. La densité des activités de la 4e Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante la place au rang des évènements culturels majeurs.
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