L’influenceuse Emmanuelle Kéïta s’est prononcée sur la polémique qui est née de la présence de l’influenceuse Maa Bio en conférence de presse d’avant match de Faé Emerse au Maroc à la faveur de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. Pour elle, il faut regarder cette situation avec honnêteté et sans posture.
Il faut regarder cette situation avec honnêteté et sans posture. Oui, une conférence de presse est à la base un espace réservé aux journalistes. Et oui, les journalistes étaient bien présents à cette conférence et Personne ne leur a retiré leur place ni leur légitimité.
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Mais il y a un fait qu’on ne peut pas contourner. Comment expliquer qu’aucune question issue de cet espace pourtant légitime n’ait réussi à capter l’attention du public au point d’être relayée massivement, alors que la question que certains jugent maladroite est devenue le principal sujet de discussion ? Au final, beaucoup de personnes n’ont su qu’il y avait eu une conférence de presse qu’à travers cette séquence-là. Ce n’est pas confortable à entendre, mais c’est une réalité.
Sur le fond, la question posée n’est pas aussi vide qu’on veut bien le dire. On peut vivre au Canada toute l’année, jouer et s’entraîner dans le froid en permanence. Mais une compétition comme la CAN n’est pas un cadre ordinaire. La charge émotionnelle est différente, la pression est immense, les attentes sont nationales, presque affectives. Se demander si, à ce moment précis, le climat combiné à cette pression peut peser sur un tandem n’est pas une réflexion absurde. On peut contester la manière, mais pas balayer la question d’un revers de main.
Je comprends profondément la position des journalistes. D’ailleurs, je me reconnais beaucoup dans ce malaise. Moi-même, je n’aime pas être mélangée. Quand on me met dans des cases ou qu’on m’associe à des personnes avec lesquelles je ne me reconnais ni dans le travail ni dans le contenu, ça me dérange. Même dans ce qu’on appelle aujourd’hui le monde de l’influence, le fait d’être mélangée à des profils qui ne proposent rien de construit, rien de sérieux, peut être frustrant. Donc je comprends cette réaction, vraiment.
Mais comprendre ne veut pas dire nier la réalité. Le paysage a changé. Les canaux ont changé. Les relais ont changé. Et aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, certaines personnes touchent des publics que d’autres n’atteignent plus. Ce n’est pas une question de valeur intellectuelle, ni de compétence professionnelle. C’est une question d’audience et de connexion.
Il faut arrêter de penser en opposition permanente. Journalistes contre influenceurs. Légitimes contre illégitimes. Anciens contre nouveaux. On n’avancera pas comme ça. Il faut partir ensemble, même si on n’a pas les mêmes codes, même si on n’a pas les mêmes exigences, même si ça dérange. La réalité est là, et continuer à la nier ne fera que creuser le fossé.
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction
Emmanuelle Kéïta Maa Bio































