Treize ans après la cruelle défaite de la Côte d’Ivoire face à la Zambie lors de la finale de la Coupe d’Afrique des nations 2012, Yaya Touré est revenu sur ce douloureux souvenir, au micro de l’émission Zack en Roue Libre. Une sortie poignante, qui relance le débat sur les choix tactiques ayant précédé la séance de tirs au but fatidique.
Selon l’ancien capitaine des Éléphants, tout aurait basculé bien avant la finale. Il évoque un épisode marquant survenu dès la demi-finale. « Un journaliste a demandé au coach s’il tenait vraiment son équipe, si ce ne sont pas les joueurs qui faisaient le travail à sa place… Et là, il a pété un câble », raconte Yaya Touré. À partir de ce moment, le doute s’installe dans l’esprit de l’encadrement technique.
Pour l’ex-milieu de terrain de Manchester City, certains choix opérés juste avant la séance de penalties restent incompréhensibles. « Comment peux-tu imaginer sortir un de tes meilleurs tireurs de penalty à la 90e minute ? On avait pourtant prévu ce scénario », déplore-t-il. Ce soir-là, Yaya Touré et Salomon Kalou, tous deux réputés pour leur efficacité dans l’exercice, sont remplacés.
À leur place, le sélectionneur fait entrer Wilfried Bony et Max Gradel, alors encore peu expérimentés à ce niveau. « Tu vas mettre une grosse pression sur les jeunes », regrette Yaya Touré. « Nous, on est prêts. On sait que si on rate, on va prendre des critiques et ça ne nous fera rien. Mais un jeune comme ça… », a-t-il dit.
Si les remplaçants parviennent finalement à marquer leurs tentatives, le sort des Éléphants bascule sur d’autres frappes manquées. La Côte d’Ivoire s’incline aux tirs au but, laissant échapper un trophée qui semblait enfin à portée de main après plusieurs campagnes douloureuses.
« Les gens m’ont vu pleurer parce que je me disais que ce trophée était à nous », confie Yaya Touré, visiblement encore marqué par cet échec. « Et ça, moi, je n’ai presque jamais pardonné. » Une phrase lourde de sens, qui traduit toute l’amertume d’une génération dorée passée tout près de l’histoire.
La CAN 2012 reste ainsi l’un des plus grands regrets du football ivoirien. Cette nuit de Libreville continue de hanter les esprits, malgré la CAN remportée en 2015, perçue par beaucoup comme une réparation partielle. Mais pour Yaya Touré et ses coéquipiers de 2012, la douleur demeure intacte, comme une cicatrice qui ne s’est jamais totalement refermée.
Lucien Kouaho (stagiaire)
























