Condamné ce mardi 25 novembre 2025 à un an de prison avec sursis, Debordo Leekunfa voit la justice trancher après plusieurs semaines de tensions, entre accusations de diffamation, non-respect de contrat et litige autour d’un concert à Paris. Malgré le retrait de l’une des plaintes, celle du promoteur Nama Bouaké aura suffi à mener l’artiste devant le tribunal d’Abidjan-Plateau.
Cette décision intervient après plusieurs semaines de rebondissements. Debordo avait été interpellé une première fois le 6 novembre 2025 à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, à son retour d’Europe, avant d’être relâché. Mais son passage très commenté dans l’émission « Willy à Midi », le 12 novembre, aurait contribué à relancer et accélérer la procédure. Dès le lendemain, il était conduit à la MACA, où il a passé plusieurs jours en détention préventive.
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Deux plaignants étaient à l’origine de l’affaire : l’artiste Kerozen et le promoteur Nama Bouaké. Le premier a finalement retiré sa plainte, mais le second a maintenu la sienne, ce qui a pesé lourd dans la balance judiciaire. Nama Bouaké accuse en effet Debordo de n’avoir pas respecté un contrat concernant un concert prévu au Casino de Paris le 4 juillet 2025. Selon lui, des avances financières avaient été versées, mais l’artiste n’a jamais honoré l’engagement pris, causant un préjudice financier et d’image.
À ce litige contractuel se sont ajoutées des accusations de diffamation. Debordo aurait publiquement traité le promoteur d’escroc, et l’aurait accusé de pratiques occultes, notamment de sacrifices humains et d’activités illicites telles que le blanchiment d’argent. Ces propos auraient été tenus lors de sorties publiques et sur les réseaux sociaux, provoquant la colère du promoteur. Une confrontation de six heures devant la PLCC (Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité) a permis la présentation de contrats et documents censés démontrer la version du plaignant.

Face au tribunal, l’artiste a dû répondre à ces multiples accusations. Bien que la sanction demeure relativement clémente — puisqu’il ne retourne pas directement en prison — ce sursis constitue un avertissement sévère. Debordo devra désormais observer la plus grande prudence dans ses engagements professionnels et ses déclarations publiques.
Cette condamnation marque une étape importante dans une affaire qui a suscité un vif intérêt dans l’opinion publique ivoirienne, en raison de la notoriété de l’artiste et de la gravité des accusations formulées. Reste à savoir si les deux parties envisagent de poursuivre la procédure en appel ou d’engager des démarches de règlement à l’amiable dans les prochains jours.
Prince Beganssou
























