Dans un dossier réalisé par la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), le parcours d’Assalé Venance Koffi force l’admiration. Privé de l’usage de ses jambes depuis l’enfance, il est aujourd’hui à la tête de son entreprise.
Privé de l’usage de ses jambes depuis l’enfance, cet homme aurait pu se laisser abattre. Au contraire, il a transformé sa douleur en une force intérieure exceptionnelle. Aujourd’hui chef d’entreprise, il incarne la résilience et l’espoir, avançant avec détermination là où beaucoup auraient abandonné.
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Tout commence au début des années 1990. « Je jouais au foot avec mes amis, je suis mal tombé et j’ai ressenti une douleur au pied. Je ne voulais pas inquiéter mes parents, alors j’ai essayé de me soigner moi-même », raconte-t-il. Ce qui semblait être une blessure bénigne tourne au drame. L’infection s’aggrave, les soins tardent, et Assalé perd progressivement l’usage de ses jambes. « Au départ, je croyais que ça allait passer, mais j’ai compris que ma vie ne serait plus comme celle des autres. », a-t-il déclaré.
Face au choc, il refuse la pitié et la résignation. « Les gens de l’extérieur voyaient une personne qui ne peut pas se lever. Mes parents souffraient aussi. J’ai compris qu’il fallait que je trouve des moyens de ressources », confie-t-il. Entouré de véritables amis qui l’acceptent tel qu’il est, il retrouve confiance et décide de se battre.
Ses débuts dans l’entrepreneuriat ne sont pas faciles. « Au départ, j’avais une cabine téléphonique, mais elle n’a pas tenu. Tout est tombé à l’eau. », a-t-il ajouté.
Malgré cet échec, un ami lui tend la main. Ensemble, ils lancent une activité de vente d’accessoires informatiques. Peu à peu, ils apprennent à réparer des ordinateurs et des téléphones. C’est le point de départ de sa réussite.
Aujourd’hui, Assalé dirige sa propre entreprise avec rigueur et professionnalisme. « Mon quotidien est identique à celui de n’importe quel chef d’entreprise : je vérifie le personnel, je gère les commandes, je contrôle la qualité », explique-t-il. Handicapé physiquement, mais debout dans l’esprit, il impose le respect par son leadership naturel. Rien n’est laissé au hasard. Chaque détail compte.
Son parcours, marqué par les obstacles, a aussi connu des moments de désespoir. « Ils ont cambriolé notre boutique. On a tout perdu. On avait des dettes. On était au bord du découragement. », a-t-il déploré.
Pourtant, il persévère : « Malgré tout, nous sommes restés focus sur nos objectifs. Dieu nous a fait grâce. »
Assalé adresse un message fort aux jeunes : « Beaucoup manquent de repères et se sentent abandonnés. Je veux leur dire de ne jamais se décourager. La vie n’est pas un hasard. Chacun est né pour un objectif. Il faut garder la foi, faire ce qu’on aime, et travailler. Le travail paye. »
Aujourd’hui, il est la preuve vivante que « vouloir, c’est pouvoir ». Son histoire est une leçon de courage et de persévérance. « J’ai toujours cru en moi. J’ai toujours espéré que les choses changeraient. Et elles ont changé. Avec la foi et la détermination, même les montagnes peuvent être déplacées. », a-t-il fait savoir,
Lucien Kouaho (stagiaire)