Le monde de l’athlétisme est secoué par un nouveau record peu glorieux : quelque 140 athlètes kényans sont actuellement suspendus pour dopage, un chiffre sans précédent pour une seule nation. Ce bilan, fruit de près d’une décennie de lutte acharnée, illustre la détermination des instances internationales à éradiquer ce fléau.
Invité sur RMC dans l’émission Super Moscato Show, le champion français Jimmy Gressier, médaillé d’or sur 10 000 mètres et de bronze sur 5 000 mètres lors des Mondiaux de Tokyo, n’a pas mâché ses mots. « Je remercie les instances antidopage. C’est aussi grâce à elles que je suis champion du monde », a-t-il affirmé. L’athlète nordiste a salué le travail de l’Agence mondiale antidopage (AMA) et de la Fédération internationale d’athlétisme, qui ont durci les contrôles, notamment au Kenya, longtemps considéré comme un bastion du fond et du demi-fond.
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« Aujourd’hui, la Fédération mondiale n’a pas laissé le choix aux autres fédérations de mettre des structures en place, sinon elles étaient suspendues comme la Russie. Donc 140 Kényans attrapés. Après, il faut le dire, il n’y a pas que le Kenya. Mais ça a fait un boulot monstre », a ajouté Gressier, rappelant que la lutte contre le dopage doit rester universelle.

Le Kenya, deuxième au classement mondial des médailles derrière les États-Unis avec 11 podiums (7 or, 2 argents, 2 bronzes), domine désormais moins les longues distances. Pour la deuxième fois depuis 1990, aucun athlète kényan n’a figuré sur le podium du 5 000 m ou du 10 000 m, un signe des temps pour cette nation habituée aux sommets.
Cette vague de suspensions n’épargne personne : Jemima Sumgong, championne olympique du marathon en 2016, avait ouvert la liste en 2017, suivie récemment par Ruth Chepngetich, détentrice du record du monde du marathon, suspendue à titre provisoire en juillet dernier après un contrôle positif à un diurétique. En juin, c’est Benard Kibet Koech, cinquième des JO de Paris sur 10 000 m, qui a été écarté pour dopage.
Malgré ces scandales, Jimmy Gressier garde espoir : « Le sport doit rester propre. Gagner change leur vie, mais il faut que cela reste dans les règles », a-t-il déclaré. Un message fort pour rappeler que la grandeur de l’athlétisme repose avant tout sur l’intégrité et le mérite.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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