Bouaké, la deuxième ville de Côte d’Ivoire, regorge de quartiers dont l’histoire est intimement liée à la présence coloniale française. C’est le cas du sous-quartier Sokoura PMI, communément appelé Sorassikoroki, qui, à l’instar de Djambourou, trouve son origine dans la création de la garnison militaire française en 1898, aujourd’hui abritée par le 3ᵉ Bataillon.
Le développement de Sokoura PMI remonte à la Première Guerre mondiale (1914-1918). Au retour du front, de nombreux tirailleurs sénégalais démobilisés, anciens combattants et leurs familles s’installent à proximité du camp où ils avaient servi. Ce mouvement s’intensifie durant l’entre-deux-guerres, puis surtout après la Seconde Guerre mondiale, donnant naissance à une véritable communauté structurée.
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Une organisation autour des chefs de quartier
Pour son administration, Sokoura PMI a longtemps été dirigé par des chefs de quartier, figures d’autorité et de cohésion sociale. Parmi eux, le plus marquant reste l’Adjudant-chef Ouattara Bey, vétéran de la Grande Guerre, respecté pour son engagement militaire et son rôle de bâtisseur. Il est également connu comme le père de Ouattara Mamadou dit “Decoster”, ancien grand footballeur ivoirien et député de Bouaké.
Aujourd’hui, Sokoura PMI n’est pas seulement un espace urbain de Bouaké ; il est aussi un lieu de mémoire qui témoigne du passage des tirailleurs sénégalais en Côte d’Ivoire et de l’impact de l’histoire coloniale sur l’organisation des quartiers. Sa trajectoire illustre la manière dont des lieux nés d’un contexte militaire ont pu évoluer en véritables pôles de vie sociale et culturelle.
Source : Mairie de Bouaké