N’Guessan Santa, surnommé affectueusement « le requin des studios », fait partie de ces musiciens qui ont façonné, dans l’ombre comme sous les projecteurs, l’histoire de la musique ivoirienne.
Inspiré par le grand guitariste latino-américain Carlos Santana, dont il a emprunté le pseudo, Santa a marqué de son empreinte plusieurs générations d’artistes.
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Dès ses premiers pas dans les années 1970 et 1980, Santa s’impose comme un arrangeur recherché. Il collabore notamment avec Bailly Spinto, l’une des grandes voix de la musique ivoirienne, avant de se rapprocher du mouvement naissant du Zouglou. Présent aux côtés du groupe Esprit de Yop et d’autres artistes montants, il participe à l’élan créatif qui donnera ses lettres de noblesse à ce genre musical devenu emblématique.
L’aventure avec Les Woody
Après le décès de Christ de Bagnon et le départ de Phil Azoumé en France, Santa retrouve une nouvelle dynamique au sein du groupe Les Woody. Avec ses compagnons Djack Deli, Obo Snake et Hervé Goli, le succès est immédiat. Cependant, des tensions internes conduisent à la dislocation du groupe. Santa quitte l’aventure aux côtés d’Hervé Goli, accusant Djack Deli de trahison, une rupture qui marquera durablement le collectif.
Une carrière solo et des albums marquants
Avant son aventure avec Les Woody, Santa s’était déjà lancé en solo. Dans les années 1980, il enregistre deux albums éponymes produits par François Konian, fondateur du label SIIS, qui avait flairé le potentiel du guitariste. Ces projets confirment son talent de musicien polyvalent, capable de naviguer entre afro-pop, zouglou et influences internationales.
Héritage musical
Aujourd’hui encore, le nom de N’Guessan Santa reste associé à une période riche en créativité et en innovations musicales. À travers ses arrangements, ses collaborations et ses propres œuvres, il a contribué à bâtir les fondations de la musique moderne en Côte d’Ivoire, laissant une empreinte indélébile dans le patrimoine culturel.
Source : Page Facebook Houphouët-Boigny Félix
Karina Fofana