Le 6 juillet 2023, la Côte d’Ivoire perdait l’une de ses grandes voix médiatiques. Awa Ehoura Tabitha, ancienne directrice de la Première chaîne de la Radiodiffusion Télévision ivoirienne (RTI) et figure emblématique du journal télévisé, s’éteignait dans la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 juillet, aux urgences du CHU de Treichville. Elle succombait à une longue maladie, après avoir été plongée dans le coma à la suite d’une crise de diabète.
Deux ans après, l’émotion reste vive dans les cœurs de ses proches et de la grande famille de la presse ivoirienne. Son décès avait bouleversé bien au-delà des murs de la RTI, tant elle incarnait le visage d’un journalisme rigoureux, humain et novateur.
Pour Geoffroy Baillet, ancien journaliste sportif à Fraternité Matin, Awa Ehoura n’était pas seulement une consœur, mais une « fille » dans le métier. « C’est moi qui l’avais amenée à Ivoir’soir, repris ensuite par Fraternité Matin. Elle était belle dans la peau, mais surtout dans la tête. Une grande technicienne, trois fois championne d’Afrique junior de handball, elle brillait aussi bien sur les terrains que dans les studios. »
En effet, avant de devenir une référence du petit écran, Awa Ehoura s’était distinguée dans le sport de haut niveau. Elle formait un duo redoutable avec Mariam Touré, surnommée « Ordinateur », au sein de l’équipe nationale féminine de handball.
Dr Issa Sangaré Yeresso, producteur et réalisateur à la RTI, garde aussi le souvenir d’une professionnelle hors pair : « Elle avait ce don naturel de rendre digeste les actualités les plus complexes. Elle fut la première journaliste à présenter le JT en jeans, ce qui avait suscité un tollé vite dissipé par la qualité de son travail. Toujours disponible, elle ne reculait devant aucun défi. »
Awa Ehoura a gravi tous les échelons, de ses débuts à TV2 dans les années 1990 à sa nomination comme Directrice Générale adjointe de la RTI. Elle fut ensuite conseillère spéciale en communication auprès de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Malgré les soutiens reçus, la maladie a eu raison de cette femme d’exception.Deux ans après sa disparition, le souvenir d’Awa Ehoura demeure vivant. Elle reste une figure inspirante du journalisme ivoirien, symbole de passion, de talent et d’intégrité.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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