Invitée de l’émission Life Week-end ce vendredi 20 juin 2025 sur Life TV, Murielle Ahouré est revenue sur un épisode douloureux de sa carrière : la disqualification de l’équipe ivoirienne féminine au relais 4×100 m lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Un moment qu’elle qualifie encore aujourd’hui de « profondément marquant ».
À cœur ouvert, l’ancienne vice-championne du monde a confié avoir toujours du mal à digérer cet événement. « Est-ce que ça a été un échec ou juste une épreuve dans mon parcours ? Pour moi, j’ai connu tellement de difficultés dans ma carrière. J’ai vécu des moments très forts, mais aussi des périodes très dures, donc quelque part, j’y suis un peu habituée… Mais là, ça m’a fait vraiment très mal », a-t-elle avoué.
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Ce qui rend cette disqualification encore plus douloureuse pour Murielle Ahouré, c’est qu’il s’agissait de sa toute dernière course. Elle avait prévu de mettre fin à sa carrière en 2023, mais est revenue spécialement pour cette occasion, portée par un idéal collectif. « Si ça avait été une course individuelle, j’aurais pu assumer. Mais là, c’était pour mes petites sœurs. Je suis revenue uniquement pour elles, pour faire cette course, pour marquer l’histoire. Nous étions la seule équipe africaine qualifiée, la toute première à ce relais. C’était fort en symbole », a-t-elle expliqué.
La sprinteuse n’a pas caché son immense peine après la disqualification, provoquée par une erreur technique rare de sa part. « En 15 ans de carrière, je n’avais jamais fait d’erreur, jamais de faux départ, jamais été disqualifiée. Et là, c’est moi qui ai marché sur la ligne… Vous ne pouvez pas imaginer ce que j’ai ressenti », a-t-elle confié, visiblement encore affectée.
Murielle Ahouré a évoqué un moment d’effondrement, en voyant les visages déçus de ses coéquipières. « C’est pour cela qu’on a pleuré. Quand j’ai vu leurs visages, j’ai craqué. Je leur ai dit : ‘Je suis vraiment désolée.’ On devait aller en finale, créer ce moment historique. Mais malheureusement, ça ne s’est pas passé comme prévu. Et oui, je m’en veux encore aujourd’hui », a-t-elle ajouté.
Ce témoignage poignant d’une des figures les plus marquantes de l’athlétisme ivoirien révèle à quel point la pression et l’espoir placés dans le collectif peuvent être lourds à porter. Malgré tout, Murielle Ahouré reste dans l’histoire du sport africain comme une pionnière, une battante et un modèle pour les générations montantes.
Lucien Kouaho (stagiaire)