L’artiste ivoirien Serge Beynaud, figure emblématique du coupé-décalé, est revenu sur un tournant décisif de sa vie dans un témoignage. Il s’agit du jour où il a décidé d’arrêter ses études.
Celui que l’on surnomme souvent « le mannequin des arrangeurs » a partagé avec son public une confidence marquante : le jour où il a choisi de mettre un terme à son parcours scolaire pour se consacrer pleinement à la musique.
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« Ce qui me rend le plus fier aujourd’hui ? C’est le travail accompli et le fait de faire la fierté de ma famille, surtout de mes parents », confie l’artiste avec émotion. Ce choix audacieux, il l’a fait à une époque où rien ne garantissait le succès. « Je me souviens encore du jour où j’ai décidé d’arrêter mes études. J’ai dit à mon père : “Arrête de gaspiller ton argent à me payer les cours. Je veux faire de la musique, parce que je sens que c’est là que je peux réussir » » a-t-il dit.
À la surprise du jeune Serge, son père n’a pas opposé de résistance. « Ce jour-là, je pensais qu’il allait se fâcher, donc je m’étais préparé mentalement. Mais non. Il m’a simplement dit qu’il avait compris, et c’est ainsi qu’il m’a donné sa bénédiction », raconte-t-il.
Ce soutien paternel, discret mais déterminant, a été le point de départ d’une carrière musicale exceptionnelle. De ses débuts en tant qu’arrangeur à ses tubes à succès qui ont conquis l’Afrique et la diaspora, Serge Beynaud a su imposer son style et sa rigueur. Aujourd’hui, il est une référence dans l’industrie musicale ivoirienne, admiré pour son professionnalisme et sa longévité.
« Je suis fier de ce choix, parce que je n’ai pas failli à ma mission. Mes parents sont fiers de moi, et c’est ma plus grande fierté depuis que je fais de la musique », conclut l’artiste, dans un message fort adressé à la jeunesse : celui de croire en ses rêves, même quand le chemin semble incertain.
Lucien Kouaho (stagiaire)