Dans une époque où la modernité semble éclipser les traditions, deux entrepreneures culturelles, Okobé Léhi Marcelle et Okobé Katy Vanessa, se mobilisent pour redonner ses lettres de noblesse à un objet aussi humble que symbolique : le mortier traditionnel, appelé Pkakla en pays Dida. C’est dans cet esprit qu’elles organisent du 27 au 28 juin 2025, la première édition du ‘’Festi Kpakla’’, dans le village de Gogné.
Convaincues que cet ustensile ancestral est bien plus qu’un simple outil culinaire, les deux femmes, Okobé Léhi Marcelle et Okobé Katy Vanessa organisent la première édition du « Festi Kpakla », les 27 et 28 juin 2025, à Gogné, dans le quartier Barigué de Lakota.
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L’événement, placé sous le parrainage de Fidel et Françoise Sagoyou, figures engagées dans la valorisation du patrimoine local, se déroulera autour du thème : « Le Kpakla, miroir de l’identité Dida ».
« Avant même que le foufou ne fume dans l’assiette, c’est dans le Pkakla que tout commence », rappellent les organisatrices. « Dans la culture Dida, il est le lieu du mélange, de l’effort, de la patience et de la vie communautaire. », précisent-elles.
Taillé dans des essences solides et parfois sculpté à la main, le mortier Pkakla trône au centre de la cour familiale comme un pilier silencieux de la mémoire collective. Pendant deux jours, le festival proposera une immersion dans l’univers culinaire et symbolique du peuple Dida, avec en point d’orgue une exposition de mortiers artistiquement façonnés par un sculpteur local. Ces œuvres uniques, mêlant tradition et créativité contemporaine, visent à réconcilier la jeunesse avec un objet souvent relégué aux oubliettes.
Le programme s’annonce riche : le vendredi 27 juin, les festivités s’ouvriront par des activités sportives, suivies d’une veillée contée, où les anciens feront revivre les récits et rites entourant le Kpakla. Le lendemain, samedi 28 juin, place à une grande célébration culinaire : des démonstrations de préparation du foufou permettront de découvrir les subtilités du pilonnage à la main, véritable geste de transmission.
Mais au-delà de l’aspect festif, le « Festi Kpakla » se veut aussi pédagogique, identitaire et économique. Il ambitionne de transformer le mortier en outil éducatif pour les jeunes, source de fierté pour les aînés et levier de valorisation pour les artisans locaux.
« À Lakota, le mortier Pkakla ne broie pas seulement des bananes : il rassemble les âmes, sculpte les mémoires et pilonne l’oubli », concluent Marcelle et Vanessa.
Karina Fofana
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