L’artiste comédien Nouhoum Cissé, connu sous le nom de Baniengo, originaire du cercle de Kita, plus précisément de Founya Moribougou au Mali, est décédé le 24 mai 2025 à 69 ans.
Le Mali perd un pilier de son théâtre populaire. En effet, l’artiste comédien Nouhoum Cissé, plus connu sous le nom de Baniengo, s’est éteint ce samedi 24 mai 2025 à l’âge de 69 ans. Originaire de Founya Moribougou, dans le cercle de Kita, il était l’une des figures marquantes de la scène artistique nationale, notamment grâce à son rôle dans la campagne de citoyenneté à travers le petit film devenu culte, Bayengo.
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Un parcours atypique, entre pédagogie et comédie
Né à Founya Moribougou, Nouhoum Cissé commence ses études à Kouroula, à une vingtaine de kilomètres de Kita. Après l’obtention de son DEF à Kita ville, il poursuit au lycée de Badalabougou avant d’intégrer l’École normale supérieure, où il se spécialise en psychopédagogie. Professeur d’enseignement secondaire de formation, il n’a pourtant jamais tourné le dos à sa passion de toujours : la comédie.
Dès son enfance, il faisait rire les villageois lors des cérémonies de mariage, assumant spontanément le rôle d’« amuseur public ». Cette vocation s’est confirmée au fil des années, lorsqu’il participe activement aux phases locales des Semaines nationales culturelles à Kita, qui le mèneront jusqu’à la prestigieuse Biennale artistique et culturelle du Mali.
L’art comme outil d’éducation
Le talent de Baniengo résidait non seulement dans sa capacité à faire rire, mais aussi à faire réfléchir. À travers ses rôles, souvent ancrés dans la réalité sociale malienne, il sensibilisait le public aux valeurs citoyennes, à la solidarité et au vivre-ensemble. Son passage dans le film Bayengo a marqué les esprits et consolidé sa notoriété à l’échelle nationale.
«Un jour quand j’ai vu quelqu’un jouer sur scène, ça m’a beaucoup inspiré, il s’agissait de Kardjigué Laïco Traoré. À l’époque, il était enseignant. C’était l’un des meilleurs acteurs de la région de Kayes, sinon le premier. C’est quand je l’ai vu jouer sur scène que j’ai aimé le théâtre. Je me suis dit que je veux être comme lui», avait-il déclaré dans une interview.
La nouvelle de son décès a suscité une vive émotion parmi les amateurs de théâtre, les collègues artistes et les anciens élèves qu’il a formés.
Un héritage vivant
Nouhoum Cissé laisse derrière lui une œuvre précieuse, faite de rires, de leçons et de souvenirs. Il restera dans les mémoires comme l’un de ceux qui ont su conjuguer pédagogie et art pour transmettre des messages puissants à travers l’humour.
Karina Fofana
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