L’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville, situé près d’Abidjan, a récemment réalisé une prouesse médicale inédite en Côte d’Ivoire. Deux sœurs siamoises, Marie et Grace, âgées de six mois, ont été séparées avec succès après une intervention chirurgicale délicate qui a mobilisé une équipe internationale de spécialistes.
Les jumelles, nées soudées par le ventre et partageant plusieurs organes, n’avaient qu’une seule chance de vivre normalement : une opération complexe qui s’est déroulée dans le cadre d’une initiative de la Chaîne de l’Espoir, une organisation internationale dédiée à l’accès aux soins. Cette intervention a rassemblé des médecins franco-suisses et ivoiriens, dont Dr Adrien de Cock, anesthésiste à l’hôpital de Lausanne, et Christophe, un chirurgien français expérimenté ayant déjà réalisé plusieurs opérations similaires.
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Le Dr Maxime Koffi, chirurgien pédiatrique ivoirien de l’Hôpital Mère-Enfant, a joué un rôle central dans l’intervention et a eu l’honneur de procéder à la dernière coupe décisive. Initialement prévue pour durer six heures, l’opération s’est prolongée sur 17 heures en raison des défis posés par la séparation des organes partagés. Malgré la complexité de l’intervention, aucune complication majeure n’a été rapportée, suscitant la joie des parents et l’admiration des professionnels de santé.
Pour Charlette, la mère des jumelles, cette opération marque un tournant décisif. Depuis leur naissance, Marie et Grace n’avaient jamais quitté leur maison, vivant dans une position allongée permanente et isolées en raison des croyances associées aux enfants siamois dans certaines traditions africaines. Ce poids culturel, combiné à l’incapacité de ses filles à découvrir le monde, avait plongé la famille dans une profonde détresse.
Désormais séparées, Marie et Grace ont une chance réelle de mener une vie normale. Ce succès médical témoigne non seulement de l’expertise croissante des établissements de santé ivoiriens, mais aussi de l’importance des collaborations internationales dans la réalisation de telles prouesses. Une victoire pour la science et une lueur d’espoir pour une famille qui entrevoit enfin un avenir meilleur.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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