La 38e conférence ministérielle de la Francophonie et le 18e sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie se tiennent les 19 et 20 novembre, à Djerba, en Tunisie. La Secrétaire générale de la Commission nationale de la Francophonie, Bernise Nguessan, situe les enjeux de la participation de la Côte d’Ivoire à ce rendez-vous.
C’est une situation inédite. La conférence de Djerba aura lieu après un report de deux années liées à la crise sanitaire de la Covid-19. Comment cette pandémie a-t-elle influencé les missions de l’OIF durant la présente mandature ?
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C’est vrai, la Covid-19 a eu un impact négatif sur les missions de l’OIF, comme sur toutes les activités de la planète. Il a fallu donc mettre en place les outils de la résilience, notamment le numérique qui a changé les modes de fonctionnement.
Qu’est-ce que la Côte d’Ivoire va présenter au sommet de Djerba ?
La participation de la Côte d’Ivoire au Sommet de Djerba se fera selon trois axes : Elle prendra part aux instances de la Francophonie, notamment au Sommet des Chefs d’État et à la Conférence ministérielle de Francophonie pour parler des atouts politiques ; la participation de la Côte d’Ivoire au village de la Francophonie permettra de partager les valeurs culturelles, touristiques, commerciales et d’aborder les questions et atouts économiques.
Quel est l’état de la francophonie en 2022 ? Et quels sont les principaux défis identifiés pour les prochaines années ?
La Francophonie est devenue très attrayante sur les plans économique et multilatéral si bien que de 21 pays au départ, l’espace compte à ce jour 88 pays. Plusieurs autres demandes sont à examiner lors du Sommet de Djerba.
Quelles sont les initiatives pour la promotion de la francophonie sur le sol ivoirien ?
Dans le cadre des actions de promotion de la Francophonie, la Côte d’Ivoire a initié sur le plan international, l’organisation réussie des 8es Jeux de la Francophonie ; l’accueil à Abidjan d’une centaine de maires du monde entier pour un sommet international sur le climat appelé COP des villes ; un séminaire parlementaire à l’intention des députés et sénateurs ivoiriens avec l’apport des experts francophones sur le thème : « accompagner les mutations numériques pour une citoyenneté responsable ».
La Rencontre des entrepreneurs francophones, une initiative qui a mobilisé les acteurs du secteur privé de l’espace francophone autour des questions relatives à la Francophonie économique. Sur le plan national, la CNF a également initié des activités de promotion de la Francophonie dans la région d’Abidjan ainsi que les régions du Hambol et du Poro notamment : des concours de dictée et d’art oratoire, des séances de sensibilisation aux offres de la Francophonie, des activités d’apprentissage de la lecture, des expositions et ventes de livres, etc.
L’actuelle secrétaire générale, Louise Mushikiwabo, est candidate pour un deuxième mandat à la tête de l’organisation. Elle a placé ce second mandat sous le signe de la poursuite de son action à la tête de l’institution. Et notamment les différentes réformes qu’elle a initiées. Quelle lecture faites-vous de cet argument ?
Nous nous inscrivons dans la vision du Chef de l’État Alassane Ouattara. Les réformes entamées sont salutaires et demandent à être poursuivies pour le rayonnement de la Francophonie.
Elle a obtenu le soutien de nombreux pays dont la Côte d’Ivoire. Le Président Alassane Ouattara a salué la qualité de son travail au cours de cette première mandature. Quelles sont, selon vous, les principales satisfactions de ces 4 premières années de gouvernance ?
Les 4 années de gouvernance de Mme Mushikiwabo ont permis des changements nécessaires à ’amélioration et à l’efficacité du fonctionnement des réunions institutionnelles, codifiées dans le Règlement unique des Instances de la Francophonie, adopté par la CMF en mars 2022. C’est au cours de son mandat que l’on a pu définir des critères pertinents et consensuels pour l’adhésion à l’OIF avec un schéma procédural codifié dans un Règlement.
La gouvernance de Mme Mushikiwabo a également permis d’harmoniser les différentes structures de l’OIF dans un esprit de cohérence et de rationalisation ; de bâtir l’influence de la Francophonie sur la scène internationale, notamment en renforçant les Représentations extérieures de l’Oif, en menant des concertations ministérielles sur ses thématiques prioritaires, en créant une application numérique destinée aux Groupes d’Ambassadeurs francophones dans le monde, et, enfin, en bâtissant une politique de marque et de labellisation : « La Francophonie », etc.
L’Oif a aussi pu déterminer l’identité, les priorités et les valeurs de la Francophonie, afin d’en dégager sa valeur ajoutée, ce qui a notamment permis, d’une part, de proposer l’adoption de plusieurs textes et stratégies et, d’autre part, de recentrer la programmation de l’Oif. De réelles satisfactions qui augurent d’une nouvelle mandature tout aussi fructueuse.
De passage, il y a quelques jours en Côte d’Ivoire, Louise Mushikiwabo s’est entretenue avec la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, et le Président Alassane Ouattara. Quelles sont les retombées de ces rencontres pour le pays ?
Alassane Ouattara et Françoise Remarck
Il faut effectivement saluer le passage en Côte d’Ivoire de Madame la Secrétaire générale qui a eu l’insigne honneur d’être reçue par le Président de la République Alassane Ouattara et par Françoise Remarck, ministre de la Culture, en charge de la Francophonie. Ce qui a permis d’importantes retombées pour notre pays surtout en direction des jeunes et des femmes, cibles prioritaires de la Francophonie. Ce sont notamment le renforcement du dispositif Initiative Francophone de formation à Distance des Maîtres (Ifadem) en Côte d’Ivoire, l’accroissement du quota des bénéficiaires ivoiriens des Fonds de soutien (Francophonie avec Elles, Pionnières de l’entrepreneuriat francophone…) ; le programme Dclic : formez-vous au numérique.
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Sur le plan politique, on observe la montée d’un courant dit panafricaniste des anciennes colonies françaises en Afrique. Pensez-vous que cela constitue une menace pour la Francophonie en Afrique ?
En aucune manière, cela ne menacera la Francophonie. La Francophonie ce n’est pas la France, c’est la promotion de la langue française et des atouts dont regorge l’espace francophone. La Francophonie est un succès car de 27 pays à l’origine, nous sommes passés aujourd’hui à 88 pays qui entretiennent des relations de coopération dans plusieurs domaines.
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