Dans une interview le journaliste français, François Soudan, directeur de rédaction de Jeune Afrique a affirmé le dimanche 24 novembre 2024 à Radio France Internationale (RFI), que Baltasar Engonga, un haut fonctionnaire de la Guinée équatoriale au centre d’un scandale sexuel a vu ses vidéos sextapes fuiter sur les réseaux sociaux deux mois avant son emprisonnement à Malabo.
Surnommé « Bello », pour son physique, ce haut-fonctionnaire très puissant à Malabo a été l’objet d’une enquête sur des transferts d’argent public. Cela avait suscité son limogeage et sa détention préventive à la prison de Black Beach. Dans ses téléphones et ordinateurs ont été retrouvées des centaines de vidéos de rapports sexuels avec différentes femmes, certaines étant des épouses de personnalités influentes.
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Les vidéos sextapes du directeur de l’administration fiscale équato-guinéenne, fils du neveu du Président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui s’est filmé en plein ébat, dans son bureau avec des femmes ou des filles de dignitaires du régime se sont retrouvées sur la toile.
A en croire François Soudan, « lors des premières vidéos, diffusées fin octobre ou début novembre, Baltasar Ebang Engonga était en prison depuis deux mois. Il était accusé d’avoir abusé de son poste de directeur de l’Agence d’Investissement Financière pour effectuer des virements suspects vers les îles Caïmans. Mais il faut aussi comprendre que Baltasar n’est pas n’importe qui. »
En effet, « Bello » est aussi le fils d’un homme très connu à Malabo, Baltasar Engonga Edjo’o, président de la commission de la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale (Cemac) et ancien ministre d’État. Le journaliste précise que ses hommes sont des membres influents du sérail et représentent un potentiel pôle de concurrence dans la lutte pour la succession face aux ambitions du dauphin désigné, Teodorín Nguema Obiang.
François Soudan fait savoir que la police avait en sa possession ces sextapes depuis les perquisitions dans le cadre de cette affaire qui selon lui, ont été portées à l’attention du vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue lui-même. C’est en ce moment que surgit l’hypothèse de soupçon de manipulation, a précisé le journaliste dans son interview à Jeune Afrique. « Qui a décidé de leur diffusion deux mois plus tard ? Qui a donné l’ordre de rendre publiques ces vidéos, provoquant une onde de choc et même, selon certaines sources, des suicides parmi des femmes concernées ? », s’est interrogé François Soudan.
Karina Fofana