La cérémonie officielle de dédicace de l’œuvre intitulée, ‘’La dette éternelle’’ de Kachou Sidibé, 29 ans, éditée par les Editions Vallesse a eu lieu le samedi 5 novembre 2022 à la Fondation Amadou Hampâté Bâ à Cocody, à Abidjan. Cette cérémonie était meublée par plusieurs activités, entre autres, la représentation théâtrale de l’œuvre de 103 pages, avec 8 chapitres.
‘’La dette éternelle’’ est une œuvre née de l’inspiration de la pétillante Kachou Sidibé, native de Man, à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Femme entrepreneure, fine fleur de la littérature ivoirienne, à travers sa fine plume, l’écrivaine invite les lecteurs à s’interroger sur les conditions de la femme qui se retrouve quelques fois prise au piège de la société déchirée entre ses désirs de modernité et ses réflexes conservateurs.
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Dans la présentation de l’œuvre, Dr Cédric Marshall Kissy a fait savoir que les traditions jalonnent notre vie. Il souligne que la tradition est une denrée indispensable à laquelle ne peut se soustraire un quelconque individu. « Cependant, elle n’est pas toujours rose et elle continue de ne pas toujours l’être encore aujourd’hui. En effet, chez plusieurs peuples en Afrique, certaines traditions font plus de mal que de bien. C’est à cet aspect de tradition que s’attelle la critique que constitue le roman de Kachou Sidibé », a fait remarquer Dr Marshall Kissy.
Un roman écrit dans un style digeste
A l’en croire, ‘’La dette éternelle’’ est un roman écrit dans un style digeste facile à lire qui source le retour en arrière. « La vie de Mimitou est une image si proche de notre réalité. D’ailleurs, cette œuvre est une fresque qui nous plonge dans la culture. A travers la vie pathétique à souhait du personnage principal qu’est Mimitou, l’auteure arrive à mettre des mots sur les maux qui jalonnent notre quotidien », a-t-il indiqué.
A la faveur du débat autour du thème : Femmes et traditions, entre soumission et liberté, l’auteure a souligné que ‘’La dette éternelle’’ est un condensé de plusieurs histoires. « Il s’agit des histoires de plusieurs femmes que j’ai vu, notamment ma propre mère ainsi que celles qui ont animé mon enfance. J’ai connu des femmes qui ont connu l’excision, j’ai vu des femmes souffrir de la polygamie etc. Ce sont ces histoires qui m’ont inspiré à écrire cette œuvre. Kachou Sidibé aborde également la déscolarisation.
Le caractère chosifie de l’enfant en Afrique
Quant à Méka Franck Candide Tia, sociologue et critique littéraire, a indiqué que dans son œuvre, Kachou illustre une fâcheuse manœuvre encore peu connue, voire tabou, notamment ‘’La dette éternelle’’. « Cette dette se veut hélas, ne s’appliquer qu’aux filles-garçons qui n’ont pourtant à aucun moment de leur courte existence fait un semblant de vœux de la contracter », a-t-il confié.
« Alors que faire ? Que faire quand le père de Mimitou est Imam ? Pour sa réputation, il est impératif que sa maison n’émane pas un prisonnier, en l’occurrence lui-même. Pour avoir manqué à ses engagements financiers vis-à-vis de Fodé, un riche commerçant. Pour sa part, le père d’Aminata (Kaba) trouve un palliatif : Si ma femme accouche et que l’enfant est un garçon à partir de 10 ans, il travaillera pour toi jusqu’à ce que tu estimes que la dette est réglée. Mais si c’est une fille, à partir de 16 ans je te la donnerai en mariage », a conté le critique littéraire.
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« A ce propos, l’auteur montre le caractère chosifié de l’enfant en Afrique. La progéniture aux yeux des parents ne sert aujourd’hui encore qu’à faire du fric », a-t-il renchéri.
Karina Fofana
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